mardi 26 avril 2011

224



  Domino range l'appart, elle ressort des objets depuis longtemps disparus d'on ne sait où dans ses grottes.

 François me dit qu'on dirait que je fait des fautes d'orthographe exprès, en fait oui je mène une lutte acharnée pour le soutiens des nuls en français dont je suis, et autres allergiques aux règles grammaticales en tout genres.

 Pour préparer le tournage du film de Kazim, le salon s'est transformé en salle de cinéma projetant certaines légendes post apocalyptiques et autres. Ce soir c'était Stalker. LE film dont on m'a bassiné les oreilles, en me disant que c'était lonnng et louuuurd. Je comprend toujours pas ces deux adjectifs, je le regarde demain si on me le demande, et après demain aussi. (Après on passe à autre chose parce que quand même...)
J'ai réalisé alors à quel point le lieu de tournage de notre film est parfait, Tarkovsky aurait aimé. Je rêve de louer un camion, et de ramener trente tonnes de sables directement de Silivri dans une des usines vides.

Un bateau qui fait la navette entre je ne sais oû et Karakoy n'a pas sû gérer la houle, résultat dix-huits bléssés en se prenant le port.

J'ai faillit oublier de dire qu'il y a quelques jours, un journal à écris un article concernant le film "Film", le qualifiant de "nouveau sang pour le cinéma Turque". Joie et fierté de mes amis moustachus.

lundi 25 avril 2011

217 à 223

 
Avant que Mère ne s'envole pour les Marais Salants, nous sommes allés dans un restaurant du Bazaar à poisson près d'Istiklal. Les musiciens étaient extraordinaires, tout un groupe avec kanun, (indescriptible, c'est un morceau de bois comme un trapèze plein de cordes qui me semble être l'instrument le plus compliqué de la terre), violon, percussion et clarinette; père et fils.

Clarinette fils joue pour une des premières fois devant le groupe, au lieu de derrière caché. Il est stressé, tout les serveurs sont comme des vigiles, attentifs et immobiles. Un des musicien le film avec son portable, grand moment durant lequel il marche dans les doigts de son père; dixit maman à peu de choses près, qui n'a pas pu s'empêcher de s'installer à côté du kanun, le voir jouer est impressionant et d'autant plus incompréhensible.


Il y avait deux petits gitans qui partageait le même sweat dans la rue, de derrière ça faisait un petit être humain large à quatre jambes.

La voisine du dessus, pas celle du dessous qui essaye de tuer son bébé chaque nuit en lui hurlant dessus, s'est mariée. On a eu droit à un Kina, la cérémonie réservée au femmes. Elles ont dansé comme des folles pendant trois heure, Jana avait peur que le plafond nous tombe sur la tête. La folle d'en dessous est allée les voir histoire d'hurler un coup sur quelqu'un d'autre, on à juste entendu des insultes bien senties et les danses ont repris de plus belle. Non mais c'est vrai ça devrait être interdis de se marier,c'est bien trop bruyant.

Des cocktails molotovs ont été jetés dans un bus par des extrémistes kurdes, pas de morts.
En 1982, lors du coup d'état, l'armée entrait dans les maisons, et le simple fait d'avoir un livre Allemand ou Russe, si l'on faisait partie ne serait-ce que d'une association, était suffisant pour être considéré comme communiste ou faschiste avant d'être envoyés en prison et torturés. Beaucoup de gens ont pris peur et ont jeté tous leurs livre dans la cheminée en flamme, Ilker à grandi dans une maison sans livres, Özgür s'est fait traîter d'enemi public lorsqu'il lisait des livres de la mythologie grecque à l'armée, étudiant le théatre.
Oyro se promène souvent avec un Bukowsky dans les mains, que tout soit clair.

Hier dîner avec Ilker, Géraldine et François, dernière visite familiale avant le grand retour. Poisson Raki à Besiktas, et trois kilos de Mezze. Après leur départ nous avons rejoins par hasard un groupe autour d'un feu à même la rue, presque dix hommes et une fille en collant résille. Du thé et des sandwichs à tout va, et spectacle étonnant de cette jeune femme en pleine confession générale sur son statut de consommatrice et citoyenne irresponsable, ne vivant que pour elle. Elle vient tout les soir nous diront-ils plus tard. Encore un groupe de chiens avec nous autour du feu, qui ont coursé le taxi qui nous ramenait à la maison.

Un homme marchait dans la rue à Taksim, immense Istiklal sans fin, boyau humain. Il a sorti un flingue, et tiré quelques coups en l'air, avant d'hurler aux passants qu'il fallait que la nouvelle génération se réveille et fasse quelque chose. en posant son arme au sol, il a dit "je suis de gauche, je suis le peuple", puis à croisé ses mains derrière la tête en attendant qu'on l'arrête.
Le 20 avril 2011 à Istanbul.

"Monsieur le président, je vous écris cette lettre, que vous lirez peut-être, quand vous aurez le temps (...)"

mardi 19 avril 2011

209 à 216


Maman est arrivée, le soleil Bourguigon derrière elle pour saluer le gris Stambouliotte.

Le Festival de Films à pris fin, enfin. Je commençais à me sentir nulle jusqu'à la moelle de profiter gratuitement de tout ces restau, alors que dehors pas très loin... Parmis les journalistes, artistes, socialistes, voyez la liste... La réalitée étant d'autant plus évidente et troublante dans une ville comme Istanbul, y faire face de cette manière n'a pas été plaisant.

La der des der à eu lieu au Pera Palace, le magnifique et légendaire hotel près d'Istiklal. Cette soirée était sponsorisée par Efes, ou comment faire entrer de l'art brut au Louvre. Sur de la musique techno, une midinette se déhanchait en minirobe à paillette, avec un violon éléctrique,des lumières bleu, et derrière elle un beau slogan de bière. En assassinant des airs d'Opéra que je n'ai pas reconnu, elle secouait ses cheveux pour les photographes, apparement en vraie joie. J'ai voulu en être, l'écran de l'appareil m'annonce alors, "no memory cards". Tant pis pour moi; c'est le genre d'instant que j'aurais aimé partager.

Muguet à bouclé sa valise rose, à chaussé les talons hauts de sa mère, et dans son manteau rose elle est "partie pour Hollywood", en écrivant sur un papier "désolée les filles, je suis partie".
Je l'ai demandé en mariage aujourd'hui à sa demande, avec pour bague une décoration de sapin de noël, un père noël avec ficelle. Elle était debout dans l'évier tout à l'heure, elle peignait avec des pinceaux secs le rideau de la cuisine, pendant que je buvais du thé en écoutant amy winehouse. Tout les jours elle prend mon portable pour se filmer, elle explique à Ege, son petit frère encore dans le ventre de sa mère, comment faire des photocopies. Elle lui chante aussi des chansons en Turc-bouillie d'anglais.

J'en suis à deux saladiers et deux bols à riz pour mon cour de céramique, j'atteins le sommet de mon art d'étudiante à Isik.

En marchant le long du bosphore à Moda, un bateau était brûlé. Jana pense que c'est celui d'Utsa, ce vieux pêcheur rencontré au début de l'année. Il y avait un chien entouré de corbeau.

Maman est la meilleur touriste qui soit, car elle n'en est pas une. Elle mange au restaurant chinois avec Ilker et moi, se promène dans le grand bazaar juste pour qu'on la complimente sur ses bottes en plastiques et boules rouges brillantes acheté le jour ou elle à testé la pluie Turque. Une mousson à vraie dire.

J'ai commencé à écrire la liste des choses que j'aimerai faire avant de partir, le temps me fou des claques.

lundi 11 avril 2011

203 à 208

Les giboulées débarquent, un vieil homme chantait dans la rue "il pleut, en avril, je suis trempé", le vendeur de fraise essaye de s'en débarrasser "oh les belles fraises", le vendeur de poisson fait son show "si j'avais de l'argent je m'en achèterais un".

Il y a eu un concert organisé à l'occasion du festival, sponsorisé par du rhum, mettant en scène un acteur connu, qui devrait se contenter d'être acteur. Le départ obligé pour l'armée bat son plein, les voitures à voyageurs assis sur les fenêtres défilent, et devant la salle de concert une bagarre à commencé, en trois minute la voiture ayant osé klaxonner les fêtards était pliée. A quatre sur le toit et le capot, les autres donnant des coups de pieds autour, ce fut rapide.

Une petite gitane de trois ans m'a volé ma bouteille d'eau dans le métro, ses yeux étaient morts de rire, c'était un vol consentant.

Il y a eu un cour de danse à Kuzguncuk, après Üsküdar en Asie, de la salle on voit une église perchée entre des maisons, un bout de temple grecque et le pont immense plein de lumière la nuit. Les rues sont bordées d'arbres et de magazins de vieilleries, les cheminées fument il ne manque plus que Heidi et nous y voilà.
Au dessus de la salle de danse il y a une cuisine qui sert aussi de plateau télé pour une émission culinaire, avec au milieu un citronnier.

Oyro boit ses bière plus vite quand il entend Ilker essayer d'expliquer à un homme de cinquante ans pourquoi il ne veut pas faire son service militaire. Il dit que parfois ça ne sert à rien d'essayer de convaincre les gens de ce que l'on pense. Il marche parfois cinq heure dans la journée pour ne pas prendre le bus, il ne veut pas de voiture. Il n'a pas de diplôme car il à toujours refusé de se couper la barbe pour la photo officielle. Il rigole quand il se faire tabasser pour rien dans la rue, ça fait du bien selon lui. Il n'est plus anarchiste parce que c'est un boulot à plein temps mais Proudhon reste son maître.

Domino à inventé un nouveau moyen de déplacement: la marche sur mur. Elle slalom dans le couloir en se jetant sur les murs on dirait qu'elle fait du skate.

Hier soir c'était la projection du film, enfin. Certaines scènes que j'aimai on étés coupé, un peu déçue, mais de le voir sur grand écran et de comprendre grâce aux sous titres de Kazim à changé mon regard. Je suis encore plus impressionnée par la performance d'Özgür, par les plans de Onür, par l'histoire et les dialogues qui en disent tellement long sur cette société et culture, en la caricaturant sauvagement et sans aucune pitié. Le public à beaucoup aimé il me semble, la plupart étaient très surpris par le réalisme des scènes, tournées comme un film amateur.
Un spectateur à demandé si Jana et moi étions de vrai figurante, j'ai eu donc un instant de gloire touristique, appellée à rejoindre l'équipe de tournage devant l'écran, applaudissant pendant un quart d'heure à des blagues, questions et remerciements que je ne comprenait pas. Ma vraie performance était là.

mardi 5 avril 2011

195 à 202

Une semaine et un jour sans article, je me sentirais presque coupable. En attendant le bus à Besiktas lundi matin, Del à posée ses valises et annoncé à Thomas et Adina qu'elle restait. Thomas à suivis, Adina n'a pas pu, retour à Berlin obligé pour elle. Je me réveille donc avec une salade de Thomas prête dans la cuisine et une Delphine sourire jusqu'au front ce matin-là.

Vendredi grande ouverture du Festival International du Film d'Istanbul, pour la presse et en direct sur cnn turc. Le film dans lequel ont joués Özgür, Ilker, Ceren ne fait pas partie de la compétition, mais du festival et c'est déjà génial. On a rangé les rangers et jeans troués le temps de la soirée, l'équipe de tournage en petit nombre s'est retrouvé autour d'un verre de vin aussi cher qu'un bon restau. Le reste c'était tapis rouge de trois mètre avant l'entrée, paparazzis après les stars, et les vraies sont restée caché. Del et Gaby on regardé la cérémonie depuis l'apart pour essayer de nous aperçevoir (peine perdue d'avance), et jurent avoir aperçu Catherine Deneuve et Gérard Depardieu au premier rang. J'ai cherché Jane Birkin, Claire Denis et John Malkovitch qui font partis du jury mais ils doivent se planquer.
Etant donné que je ne connaissais personne parmis les légendes Turques présentes, ne comprenais rien, et ne voyais rien, nous avons quitté les lieux avant même la projection du film "Copacabana"; pour un peu plus de réalité sociale et populaire. C'est à dire un concert de cover de John Lennon, Bob Dylan et compagnie au Beattles, à Taksim, par un duo de pré ados plein de talent et de mutation vocale.

Le lendemain Beykoz encore, mais pour la magnifique vu sur la mer noire il à fallut user de l'imagination de mes compatriotes en faisant de belles descriptions face à un mur de brouillard. Le poisson nous aura consolé.
Le jour du seigneur nous à conduit à Kadiköy, dernier soir pour Gaby, il fallait au moins deux concerts pour fêter ça. le premier était un semi massacre de reprise, par un très bon groupe Karaoké dixit Del, passant des Doors à Robbie Williams...
Le deuxième était dans un bar de métal, mais à part de la salsa et de la bossa nova il n'y avait que de la musique sud américaine, un délice. Des musiciens géniaux qui nous ont fait danser jusqu'à quatre heure.


A quatre heure du matin, à Kadiköy, il n'y a qu'un chien dans les rues et un Dolmus qu'il fait pousser à cinq pour le faire démarrer.

A quatre heure et demi du matin, a Besiktas, il n'y a qu'un chien pour nous escorter jusqu'à l'apart, et les hurlements de tous les autres atours dans la ville, instant irréel.

Aujourd'hui, encore une soirée avec tous les invités du festival, dans un restaurant de Taksim. J'y avait mangé une fois un hamburger dont je me souviendrais jusque dans ma tombe, ainsi que mon porte monnaie, ce soir les apéritifs à se rouler par terre était gratuits, merci Groupama. (Ce n'est ni une blague ni un sponsor mais une réalité capitaliste). Rencontre avec le co directeur du festival qui après avoir vécu dix sept ans à Paris reviens vivre à Istanbul, ainsi que quelques français de derrière les caméras. J'ajouterais certains passages de nos conversations à mon mémoire de cette année, ainsi qu'à mon argumentation pour un éventuel coming back en terre Byzantine d'après étude.
 

Les trois merveilleux sont partis, pour de bon cette fois, Paris et Berlin sont bien trop loin. Un air de début de fin sonnait dans nos au revoir, car un revoir pas si lointain finalement. Alors les vraies questions se posent et tous va de plus en plus en plus vite. Je ne pourais pas me passer de l'Europe pour finir mes études, c'est certains. Mais toute cette folle énergie, l'accessibilité de tant de choses, et cette fraicheur si facile à capter sera t-elle la même en Europe...



Bahar m'envoie un mail pour le prochain cour de danse, il y avait des navires de guerre sur le Bosphore ce matin, tous drapeaux dehors, les mouettes rentrent dans la ville pour manger de la viande dans les poubelles et il n'y a plus de saisons. Le muezzin sait se faire entendre, comme ce soir oû Del et Gaby nous ont emmenés sur les toits d'un parking près du pont Galata. Gaby à déroulé par terre son tapis fraichement acheté au bazar, on à sorti les bières et il a commencé, à cinq mètres de nous un minaret. Peut-être qu'à ce moment précis on étais ceux qui avons savouré le plus, même Oyro et Ilker se sont laissé surprendre. Et les bières à la mains vue sur le bosphore, sans comprendre un mot de ce que cet homme pouvait bien raconter, sans même avoir la moindre envie de le savoir.