lundi 27 décembre 2010

98à104


  Noël le temps d'un diner turquo-européen. Ingmar, le frère de Jana est le roi du taboulet et du houmouss, Jana a fait un plat que je ne saurais décrire à base de betteraves et Ilker s'est surpassé avec du poisson et des meze.
Le frère est venu trois jours, trop courts, mais l'ocasion pour moi de découvrir de nouveaux endroits, dans les recoins de Sulthanamet et Kadikoÿ.

J'ai découvert Bakirkoÿ pour la première fois. Il y a des immeubles hors de prix, tous les mêmes, entassés dans un champs immense, au milieux d'une zone industrielle et de l'autoroute. Tout autour il y a des barbelés, on voit la mer par delà certains murs. Sur la mer les bateaux attendent pour passer le bosphore, ils sont immobiles, dirigés vers le même points à l'horizon, attendant l'autorisation.
Puis quand on s'enfonce un peu dans les ruelles aparaissent les arbres, les murets en pierres et les petits bouts de forêt. Une voie férré qui rejoins Sulthanamet, avec de vieilles gares.

lundi 20 décembre 2010

92 à 97


Freddy Mercury n'est pas mort.
Il vit à Taksim et erre dans les bars enfumés la nuit, prenant parfois le micro des petits groupes aux bons guitaristes. Il est habillé hors du temps et de l'espace avec un pull aussi immense qu'immonde, perché sur ses jambes interminables. J'étais au delà des anges.

J'apprend le Turc en regardant les sous titres de "Heroes", les dialogues en anglais, le moyen le plus rapide et moins lourd. Je sais maintenant dire que je peux voyager dans le temps et l'espace, que je ne sais pas qui est cette femme qui m'habite; et que mon corps peu supporter n'importe quel choc physique.


La neige à montré son nez, durant une heure seulement avant de laisser place au soleil vendredi matin. On rêve toujours de bonnets et de gants mais c'est trop peu souvent qu'ils nous sont utiles.

Le prof de dessin ne cesse de me fasciner, sa gestuelle autant que sa manière de parler, comme si il se donnait tellement d'importance qu'il ne pouvait la contenir. Je me suis surprise me prosternant lors de son passage dans le couloir il y a quelque jours. Trop plein d'ironie me démange parfois.

Les conducteurs de bus semblent ne pas supporter l'hiver, ils sont plus hystériques chaque jours, j'aimerais parfois leur mettre un klaxon dans le creux de l'oreille pour qu'ils arrêtent.

Il y a un tournage dans les studio de Taksim, l'équipe vient des USA et le décors représente un apartement des année 20 en France. J'aimerais savoir d'oû viens le papier peint bleu à motifs.

Un concert à été donné sur un wagon du vieux funiculaire d'Istiklal. C'était la nuit, une fille dansait en courant.
Il y a toujours ce vieil homme dans la rue, entre benneton et hsbc, il chante assis sur un tabouret, un baglama sur les genoux (j'appelais ça un oud avant). Et il y a toujours ce gosse assis à ses côté, il tiens le micro, jusqu'à 4h du matin. (après je dors mais peut-être restent ils toute la nuit)...

Je tournais pas les pages de tes partitions aussi longtemps.

mercredi 15 décembre 2010

87/91



La voisine du dessous hurle sur son bébé qui pleure et parfois sur nous, je m'inquiete plus pour son bébé qu'elle tiens comme un jouet dans ses bras.

Premier tournage de mon court métrage, a refaire avec plus de temps, Jana joue vraaiment bien, Özgür qui remplace İlker qui m'aide aussi.

La lumiere dans la chambre de Jana est incroyable. Elle a un petit balcon, on voit les immeubles défiler par rangées au loin.

Kaazem veut faire un film post apocalyptique, dans la maison abandonnée des champs d'Oliviers a Tirilye.

İlker a retrouvé un ami d'avant sorti de deux mois de prison, déclaré innocent du viol dont il était accusé. Mais l'attente en rayon violeur et malade mentaux de la prison était loin d'être de tout repos. İl est devenu fou et raconte son histoire devant la caméra. İl fait des grand gestes, modifie sa voix en imitant les gens qu'il a rencontré et veut en faire un film.
İci lorsqu'on attend de passer un proces on attend dans la prison, parfois deux ans, avant d'être reconnu innocent et libéré.

Je dois réfléchir a un spot télévisé, un clip préventif pour dire au femme de cesser d'accoucher par césarienne, c'est presque constant en Turquie. La commande viens du gouvernement et la petite troupe pense qu'un regard féminin sur la question serait bienvenu.

Marcher toute la journée dans le froid aujourd'hui. Apres Sulthanamet c'est encore l'empire ottoman, mais pour noël il n'y a pas de sapins, juste des vitrines pleines de sous vêtements rouges dans le quartiers des habits. Je cherche a comprendre.





vendredi 10 décembre 2010

75 à 86


Besiktas nous voila. Et le froid enfin, on avait cessé d'y croire a cette histoire de boule de neiges tombant du ciel.
 
Le nouveau quartier est un village, on entend les bateaux la nuit.
On pense mettre notre stupide projet de côté avec Jana, peut être dangereux de chanter douce nuit en Allemand devant les mosquée. On voulais juste se venger gentiment pour tout les moutons égorgés pour Kurban.

La fac deviens on ne peux plus lassante et insignifiante, voir mon prof de vidéo incapable de télécharger vlc m'a presque donné envie de pleurer ce matin. Mais il y a enfin une expo chouette dans le hall, des photographes Israeliens dont je retrouverais les noms pour des liens.

lundi 29 novembre 2010

74

Le vent du nord essaye de décorner les boeufs, j'ai peur pour le toit de la mosquée bleu, il s'est déja ''envolé'' par le passé.

Mais la gare d'Haydarpaşa a flambé hier, les terroristes n'y sont pour rien cette fois. Je voyais la fumée depuis le balcon,sans comprendre ce que c'était.

dimanche 28 novembre 2010

70>73


Ecouter D'red de Sophie Hunger, parce qu'on est sûr de rien comprendre au suisse germanique.

Enfin des cartons, cette fois c'est certains on s'en va, direction Beşiktas mercredi prochains. L'avantage quand on a des colocs qui bossent 7 jours sur 7 sur un tournage de film et une Jana qui reviens d'allemagne donc crevée, c'est qu'on se tape tout les cartons toute seule...

Je comprenais pas pourquoi je ne réagissais plus du tout en voyant des gens plus que malades mendier dans la rue. Je commençais â croire que mon cerveau rejetait certaines images affreuses, et que je pouvais y faire face sans avoir l'impression d'avoir une fourmiliere sur le corps (Je pense â cet homme dont la jambe était moisie dans le métro). Mais mes autochtones de coloc m'ont raconté avec leur légereté habituelle de nombreuses anecdotes dans lesquelles ils ont étés spectateurs de meurtre par flingue ou par bus dans la rue, les premieres remontant a leur tendre enfance. Il semblerait donc qu'on s'habitue a la violence visuelle, j'en apprend une bonne... Et je hais ce sentiment de devenir insensible.

Phillipe Terrier Hermann, professeur docteur (comme ils disent ici) a Besançon, est venu passer quelques jours en territoire Byzantın. Quel plaisir de pouvoir aligner plus de deux phrases en Français, mais quelle difficulté aussi les premiers moments. ces quelques jours auront aussi été l'occasion de belles rencontres qui j'éspere se reproduiront.

La troupe Mert İlker Kaazem a trouvé un autre tournage sur lequel travailler, cette fois ci rien de bien anarchique ni vraiment nouveau, une grosse production pour la saint valentin (ça promet) qui utilise des caméra slow motion, apparement du jamais vu ici. La question est : Pourquoi du slow motion dans un film romantique ??
C'est la premiere fois que je cite Kaazem. İl a été recruté par İlker pour le premier tournage, son cv était vide mais il venait de passer 7 ans en Australie dans une école de cinéma, et il suffit de lui parler deux minutes pour comprendre qu'il en sait des kilomêtres. İl me fait penser un peu a Woody Allen, mais version jeune qui aurait grandi trop vite. Quand je lui ai demandé ce qui l'avait poussé a rentrer en Turquie, il m'a répondu que l'Australie c'était Disneyland, l'Europe déprimant, et la Turquie le juste milieu.

mercredi 24 novembre 2010

66à69

Levés à quatre heures et demi, un thé à la pomme et c'est parti. Il fait nuit encore, le soleil se lèvera sur le Bosphore, quand on aura pris le ferry et que Mert se sera jeté sur les fameux "tosts" aux fromage. Le vent nous réveille, l'odeur de la mer aussi. Dans la voiture, Jana essaye de nous apprendre une chansons, qui est censé encouragé le conducteur. Ça deviens vite un énorme yaourt polyglote.
Quelques villes après la sortie du ferry viennent les montagnes, les nuages faisant des slaloms, ou la brume peut-être. Bob Dylan reprend une chanson de Johnny Cash.

On se croirai en Provence, les petites routes en cul de sac comme du côté de Buis les Baronnies, des oliviers à pertes de vue, mais c'est la mer au lieux du vide à notre droite, la mer de Marmara qui sent le renfermé car elle l'est, comme une soupe de poisson plus trop fraiche. J'exagère il faut vraiment être sur le port pour en souffrir.
Le village s'appelle Trilye, il ressemble à la Macédoine et au villages de la mer noire, les garçons n'en revienne pas qu'on ait fait si peu de kilomètres pour avoir l'impression d'être si loin d'Istanbul. Les maisons sont vieilles et colorées, les habitants aussi d'ailleurs, il y a deux trois restos sur les quais et puis plus rien, juste des bâtiments un peu abandonnés, avec une architecture extraordinaire. Mert passe une heure à visiter une école abandonnée, il y a quelques tags et un plafond qui s'écroule, des escalier et des portes donnant sur les fenêtres qui donnent sur les montagnes, comme de grandes ouvertures dans le vide car il n'y a plus de carreaux.

On a trouvé une location, on ne peut moins cher à deux minute des quais, avec un poêle datant d'il y a trois siècle au moins pour nous chauffer. C'est pas grave les arbres avec des petites boules vertes tout autour, ça fait rien si on en découpe quelques uns... (j'entend les hurlement maternels imaginant les oliviers centenaires massacrés par notre ignorance CECI EST UNE BLAGUE)

Le raki-Meze nous aura un peu réchauffé ce soir là, et la proprio nous à chauffé les oreilles par la suite en nous disant d'aller dormir et d'éteindre la lumière, parce qu'on faisait du bruit en rentrant. J'ai eu trois ans l'espace de deux minutes et on lui à tous obéi.

les jours suivant se sont rassemblés un peu, on est passé voir le lac le plus grand d'Europe, ainsi que le sois disant paradis des oiseaux, autrement dis un rassemblement extraordinaire de cormorans (encore eux), des pélicans et j'en passe.



Passés dans un village d'agriculteurs, des jeunes ont essayer de chercher la mouise mais ils étaient vraiment petits et leurs beaux habits de Kurban ne méritaient pas d'être abimés. On devait juste leur faire penser à des clown en marchant dans un endroit pareil, l'air vraiment intéressé par les lieux. Une femme nous aura proposé le café, mais la nuit tombais.

Le meilleur breakfast du monde restera dans nos mémoires, la veille du départ. Dans un petit café, tout en bois plein de soleil. De l'argenterie et de la musique grecque insupportable certe, mais les rideaux blancs qui bougeaient doucement autour des grandes fenêtres. Confiture de coing faite maison, plateau de fromage, beignet, pâte de raisins, noisettes caramélisés, café, thé, crudités, omelette, olives noires et vertes, pains aux céréales, crème de yaourt, et j'en passe... Ilker voulair dispraitre sous terre malgrès son mètre presque quatre vingt dix, à cause de la politesse démesurée de nos hôte. Mert voulait juste demander la serveuse en mariage, il projette de se raser tout le corps, de lui chanter des chansons avec une guitare sur un cheval blanc sous les fenêtres, et s'il le faut il pourra aussi raser le cheval. (ça je saurais peut-être jamais pourquoi). On projetait de faire la vaisselle pour eux pendant un mois afin de payer la note, quand on s'est rendu compte qu'elle indiquais que ça nous aurait coûté pareils de se faire un pauvre burger king à Taksim...

Kurban se terminait doucement. Sur le bord de la route, il y avait des hommes en costumes qui marchaient seuls, chemises un peu ouverte et veste à la main, les chaussures en cuir sur le macadam pour ne pas les salir. L'un d'eux s'est retourné vers la voiture, lorsque l'on s'est retrouvé à sa hauteur. Il a caressé ses lèvre avec sa main, ça rappelait à Jana un film qu'elle aime bien.

Le dernier soir, un hotel dans la nuit, le premier sur la route près d'une source chaude naturelle. On a découvert avec Jana ce qu'il y avait sous les écharpes des femmes voilées. On a aussi découvert que parfois, la séparation des sexes, ben c'est pas mal. Les femmes avaient l'air de petites filles, à patauger, parfois à se serrer dans les bras l'une de l'autre, à jacasser, les vieilles étant accueillies dans les cerles commes des reines, les grosses faisant des plongeons magnifiques, les maigres s'allongeant sur le carrelage, les yeux fermés, une fille avait l'air de disparaitre. Elle se laissait flotter, les pied calés entre une barre et le bord du bassin. Elle avait une main sur la poitrine et l'autre le long du corps. Sa posture était tellement droite que vue du dessus on l'aurait crue debout.
En levant la tête il y avait les étoiles par delà les hauts murs, et la fumée brulante.

samedi 20 novembre 2010

62/65

Mon clavier est toujours Turc, pardonnez mes fautes...

Bien rentrée des côtes de Marmara, je raconterais plus tard.


La chanson pour prendre la route
http://www.timsah.com/Bob-Dylan-I-want-you/pr00QPD1ea7

mardi 16 novembre 2010

61

Aujourd'hui c'était Kurban, il y a du sang dans l'ascenceur, et on a plus l'impression de vivre dans une ferme a cause de l'odeur.

Demain on prend la voiture avec Mert, İlker  et Jana, direction Trilye, un petit village au bord de la mer de Marmara, avec les caméras et des chaussures de marche.
http://en.wikipedia.org/wiki/Zeytinba%C4%9F%C4%B1

lundi 15 novembre 2010

60


Ce matin réveil avec Jana, seules dans l'appartement immense, Kurban a emmené les colocs dans leurs familles pour quelques jours.
En allant prendre la pollution sur le balcon, on a pu observer pour la premiére fois un nuage planant sur toute la ville. Le projet de la veille a donc pris forme et nous avons sauté dans le premier bus en direction du ferry pour les îles aux princes, histoire de voir a quoi ressemble un arbre et respirer pour de vrai.
N'ayant avec nous aucun renseignement, nous avons decidé de descendre du bateau a la troisiéme ile, celle qui semblait la plus verte.
des hommes débarquaient des moutons, des vaches dont ils étaient trés fiéres, quand je les prenaient en photo.

Pas de voiture, juste des attelages avec des chevaux fatigués.
En s'éloignant du port on arrive dans un village fantôme, avec des maisons en bois soit flambants neuves, soit écroulées. Parfois les deux vous dira la photo.
Arrivé dans la forêt on entendait juste les chiens et les mouettes, il y avait un bloc de béton faisant office de maison, un portail en pierre et un muret entourant un non jardin au milieu de la forêt. Je croyais voir un homme nous observer depuis l'une des fenêtres quand Jana a pris la pose devant la porte mais c'était un chien silencieux, enfermé. İl y avait des chevaux avec des perles autour du cou, qui marchaient seuls le long de la mer.
 Personnes dans les rues, une mouette avec une aile cassée attendait devant une porte, un mouton ayant décidé de mourir de fatigue avant kurban, dans un jardin.

Le café turc me parle d'une cascade et d'un trou immense. Je dois d'abord m'occupper d'une ville en feu...



Mickaël a un site:http://istanbulavecmoi.tumblr.com/

dimanche 14 novembre 2010

entre chien et loup/sakak sökerken/blaue stunde







54a59

Le toit du petit immeuble avec Simon et Mickaël,
La boutique de bijoux faits en couverts fourchettes et perles, le vendeur qui nous offre du the et des cigarette et nous fabrique a chacune un bracelet
La vraie fin du tournage, a cinq heure du matin enfin
Les idiots de Lars von trier, Jana qui lit un bouquin sur lui et se releve pour m'en parler la nuit
Le cinema turque contemporain, Mert essayant de m'explıquer que l'actrice du film de İlker et Özgür etait libre de reagir comme elle voulait, et qu'elle preferait se laisser frapper
L'anniveraire de la mort d'Ataturk mercredi, la minute de silence qui a arrêtte toute forme de mouvement, les gens sortant de leurs voiture sur le pont pour ecouter
Kurban qui sent le moutons dans notre quartier, un troupeau est parque sous nos fenêtres
Le toit du studio de Taksim encore
Boire un milk shake a la banane a 9h du soir en terrasse en novembre, juste un tee shirt sur le dos.

lundi 8 novembre 2010

51à53




"Ah ben elle a enfin compris comment mettre les photos en grand!".
Bientôt j'apprendrai même à mettre des liens ailleurs que dans les articles.

Parfois les minibus font la course. Il faut s'accrocher, avec un peu de chance la fenêtre sera ouverte et on aura l'impression d'être en plein film, un genre de road trip oriental.

"I wanna be a teacher in Isik university" dixit Jana, après deux verres de raki hier soir. Le job de rêve, un grand bureau et une salle pour nous dans l'école, avec une machine à café, pas de programme à établir, juste ses conaissances à partager avec des étudiants certes plus ou moins intéressés mais c'est une bonne planque quand même.
Je préfère encore cirer des chaussures sous la pluie.

Le prof de céramique prend le temps de traduire chaque fois qu'elle dit quelque chose. C'est une grande et grosse femme parfumée, avec des mains qui ont travaillé la terre toute leur vie. J'étais un peu inquiète pour des stupidités administrative l'autre jour, elle à juste posée sa main sur mon dos en me parlant, j'avais envie d'avoir quatre ans et regarder les minikeums pendant qu'elle me prépare des cookies. Fantasmes d'une européenne en mal de vieille femme poule.

Deuxième expédition avec les caméra, Ilker et Jana hier. On à pris le train sur la rive asiatique à Sirkeci. La gare est ancienne, il y a des arbres dedans.
Les dimanches nous aiment, il faisait beau encore. On est descendu du train à ?, quartier très vieux, assez pauvre et magnifique. Jana a pu faire quelques portraits, puis nous sommes entrés dans un atelier, une galerie et une boutique.
La dernière rencontre aura été marquante. 
Elle a commencé par une blague, Ilker mettant Jana au défi de demander à ce vieil homme barbu et coiffé de ce petit bonnet que portent les très religieux, il préparait des jus de fruits sur un petit stand devant son magasin. Comme Jana aime bien les défi elle à dit oui, et nous voilà attablés dehors, autour de jus de fruits, pendant que cet homme découpe des petits morceaux de kiwi et un pamplemousse pour nous accueillir.
Puis il s'est assis afin qu'elle le dessine de face, il a fermé les yeux, et récité une prière, il chantait en pleurant.
Il priait pour nous, pour les être humains, pour que nos vies soient belles et qu'il ne nous arrive rien de mal. Il pleurait pour le mal qu'il y a sur terre. On a enregistré le son, la caméra n'avait plus de batterie et cela m'importe peu, les larmes dans la voix sont suffisantes. Il trouvait ça chouette de voir qu'on faisait des choses ensembles, on reviendra peut-être le voir, le jus de fruit sera une excuse à lui seul.
La journée s'est terminée par une orgie de Metze (c'est bien ça?), plein de plats qu'on partage, avec une bouteille de raki.


J'attend la neige pour manger des marrons chauds, c'est promis Margot.

vendredi 5 novembre 2010

46à50

 Le balcon fait le tour de l'appartement, on entend les voitures, le muezzin dans le minaret juste à côté, les mouettes et les moutons qui attendent kurban.


Si vous n'avez pas de place oû vous asseoir dans le bus, et que vos mains sont encombrées et vous empêchent de vous tenir, il suffit de poser vos affaires sur les genoux d'un passager, que ce soit un livre, un sac ou un enfant. C'est à peine s'il est utile de demander la permission.

Il y a eu cette semaine un festival de film documentaire, nous avons fait un marathon, deux jours et demi durant avec Jana à courir entre deux salles de cinéma différente dans Taksim. Les chocolats chauds de Starbuck ont été notre drogue douce. De chouettes découvertes ainsi qu'une folle rencontre avec ce type qui à filmé il y a quelques années de ça, ses amis en soirée à Rovaniemi, ville enneigée de Finlande. Le titre "reindeer spotting" donne le tons, c'est un genre de trainspotting mais dans la réalité. La première chose que Joonas Neuvonen, réalisateur dudit documentaire à demandé en arrivant dans la salle à la fin du film, était si quelqu'un dans la salle connaissait un endroit sympa pour fumer de l'opium.

Le tournage du film se termine ce soir, tout le monde est fatigué, hier on à regardé la dernière scène et Özgür se sent très mal. La séquence dure vingt minute, sans interruption, ils sont enfermé avec une fille dans l'appartement, et il doit la frapper et rire et faire le fou malade. La troisième prise à été la bonne, le réalisateur voulait refaire un essai mais ça semble impossible, après avoir vu les image Özgür ne pourra pas recommencer. Ilker nous à expliqué que c'était la première fois en Turquie qu'on utilisait ce genre de procédé pour tourner un film, parait il que le cinéma d'art est extrémement pauvre ici.

Il y a comme un été indien, mais le nom est différent. La trève avant le pire hiver depuis des années, on y croirait même plus.
You tube est enfin autorisé, la bombe est déjà oubliée.

dimanche 31 octobre 2010

45

Le tournage a enfın eu lieu hier soir. On a bien rigolé, les gens dans la rue aussi. On aimerait bien que ce soit pas coupé au montage ça ferait un chouette souvenir.

Pour fêter ça on est allé boire un coup dans une rue près de Taksim, les autres erasmus qu'on a rejoins l'appellent le Kandinsky à cause des peintures sur les murs.
Il y avait cette chanson qui passait, c'est un duo stambouliottes qui écrit en Français et en anglais. Ceux qui aiment Björk peuvent aimer.http://www.myspace.com/fujikureta/music/songs/bonjour-34170133
Il y avait le vendeur de pop corn qui passait dans la rue, d'une main il pousse son énorme genre de caddie remplis de pop corn, de l'autre il en prépare. Ça sent tellement bon.

La soirée s'est terminée dans LE bar des métalleux d'Istanbul, il sponsorise le film du coup bières gratuites. (Je dirait plutôt Efes car c'est une insulte à la bière). Ils rigolent pas les métalleux turc. (moi beaucoup en revanche).

En fait je vous écris tout ça sans vraiment trop y réfléchir. Je l'attendais le gros choc thermique, la grande incompréhension de l'occidentale émerveillée débarquant en territoire inconnu et lointain...

Il y a eu une explosion a Taksim il y a deux heures, à trente mètres des studios. Quinze besses dont deux dans le coma aux dernières nouvelles. L'équipe de tournage est énervée parce que ça change les plans de la journée, je tourne en rond et essaye de pas leur hurler dessus quand on me dit que "You know that here, human life is cheaper".

Il m'aura fallut une bonne conversation avec Azer, coloc de moi, pour comprendre un peu mieux. Il y a si longtemps que la Turquie est dans cette situation, et celle-ci s'améliore chaque année un peu plus, alors pour eux ce n'est pas grave, il y a bien pire tout autour caque jour. C'est surprenant de voir le détachement qu'ils ont, Azer était dans la rue à ce moment là, il à entendu l'explosion. Il me racontait que durant quelques secondes un silence s'en suivait, les gens se regardant dans les yeux avant de se précipiter sur le lieux. Puis les policiers ont tiré en l'air, parce que la plupart du temps une deuxième explosion suis la première qui a attiré les gens. Du coup avec sa jambe boiteuse il s'est pas senti malin, il était mort de rire en arrivant dans le studio.

J'ai faillit passé de "one leg man" a "no man" me dit-il toujours en riant. (hier il est tombé et s'est blessé). Puis il m'a parlé du film "la haine", me demandant ce que ça faisait d'être dans une guerre civile, en parlant des habitants de cité en tant que "black people", parce que venus d'Afrique du nord. La non-connaissance des infos et de l'histoire me sidère, autant de son côté que du mien, j'ai toujours du mal à réaliser. Le plus impressionnant à été lorsqu'il m'a dit que le dernier attentat à la bombe à Istanbul remontait à 8 ans, c'est faux je venais de vérifier, ce à quoi il m'a répondu que de toute façon personne ne s'intéresse vraiment à ces histoires.


J'ai pris le chemin pour rentrer à l'apart, Taksim square était bloquée et la foule devait faire un étrange détour à travers les petites rues. Je suis passé devant les urgence, une cinquantaine de personnes attendaient en fumant des cigarettes.

Il y avait du soleil, et la place était immobile. Pleins de personnes étaient là sans bouger, à regarder dans le nul part, puisqu'il n'y avait plus rien à voir. Il n'y avait plus de voitures, donc le silence parfois régnait. Le muezzine s'est mis à chanter, pour une fois on l'entendais vraiment dans tout Taksim.

vendredi 29 octobre 2010

42&43



Le plateau de tournage est devenu ma deuxième maıson depuis le début de ces quelques jours de vacances. Les décors sont terminés, à la place de pièces vides il y a un apartement magnıfıque au premier étage.  İl y a tout le temps plens de gens qui courent partout; et qui ont décidé de me parler turc, que je comprenne ou non. c'est le meilleurs moyen pour apprendre j'ai l'impression, encore mieux que ce livre de grammaire que j'ai fini par acheter, qui explique pleins de choses mais sans aucune traduction. Je m'en suis rendu compte après l'avoir acheté...

Ça sent l'hiver. Il y a de la fumée qui sort de notre bouche quand on respire maintenant, et les marrons chauds sont de plus en plus attirants.
Les chiens quı dorment dans la rue tremblent de froid dans leur sommeil, les chats trouvent toujours un moyens de se faufıler derrière la vitrine d'un magazin.

Si il n'y a pas trop de monde a Istiklal et qu'on prend le temps de lever la tête, on peut voir des arbres sur le toit de certains vieux immeubles. C'est peut-être le vent de la mer noire qui les à portés jusqu'ici.
Les garçons m'ont racontés qu'il y a encore quelques années, lorsqu'ıl faisait chaud, des gens se baignaient partout dans le Bosphore, on pouvait voir des enfants sauter du pont..

On a trouvé l'endroit où se cacher lorsqu'il pleut trop avec Jana. C'est un bar de la rue du studio. Dans cette rue habitent des plus ou moins artistes en tout genre, il y a des brocantes et des barbiers, un peu de tout et rien dans un joyeux mélange. Et des rideaux de feuilles sur les cables éléctriques au dessus de nos têtes.
Le bar s'appel Babel, on a bouffé du Enrico Macias un bon bout de la soirée avant que le monsieur français venu de Lille demande "quelque chose d'un petit peu plus exotique..." c'était moyen mais drôlement dit.

A part Enrico Macias il y avait des chaises énormes en cuir, un couple d'américains, des journaux d'un peu partout dans le monde, des turcs et cet homme qui a quitté Lille pour Londres il y a 25 ans, puis Londres pour Bruxelles et enfın Istanbul. Il travaille dans une boite de pub et a pour projet de réaliser une série de fılm documentaires retraçant l'épopée de l'empire Ottoman, en recréant décors, costumes et tout le reste.
Il ne veut plus vivre en France et pense rester ici. Cette nonchalance des certains pseudos intellectuels européens était rigolote a retrouver.

Les barmans étaient un spectacles à eux seuls, deux pinces sans plus ou moins rire, un fumant la pipe et l'autre s'asseyant sur les genoux de mon interlocuteur, restant très sérieux pour m'annoncer qu'ils vont se marier très prochainement.

Jana ressemblait vraiment à Jean Seberg en lisant le journal avec ses grandes lunettes et son pull marin. Quand elle vient à l'appart on fait du yoga devant les grandes fenêtres du salon. Il y a les lumières de la ville derrière.

La foule des bazards de Sulthanamet est agréables, peut-être parce que c'est comme ça depuis toujours. Elle sent les épices, le fromage et le poisson.

Si tout va bien le tournage de la séquence avec Jana commence cette nuit, les garçons commencent déjà a essayer de me faire peur, ça marche pas trop en plus ils sont en train de vider leur énergie depuis quatre heures pour une scène qu'ils aimeraient boucler.

Raphaël, digne représentant de la mad max tribe et ancien étudiant de l'erba (ça sonne vieux t'a vu?) a un blog :
http://r.roumeas.free.fr/

Et François, très digne oncle de moi ne cesse de me faire partager des références et liens. Et comme ce mot l'indique un peu ça se partage:

Le tableau
http://www.association-ziem.org/fr/oeuvres/theme-3-orientalisme/id-45-caique-dans-le-port-de-stamboul

le fılm que je cherche
http://fr.wikipedia.org/wiki/Des_temps_et_des_vents

mercredi 27 octobre 2010

36 à 41



Le temps passe vite, j'ai l'impression de me laisser emporter doucement par le flot des foules et de la vie quotidienne, j'aimerai m'ennuyer un peu juste histoire de me souvenir.

Le nouvel appartement est un nid, immense certes mais j'ai plus envie d'y rester et trainer en pyjama que dans l'autre, il y a toujours de la musique, un Mert (qui ne s'appelle pas Merk et qu'on surnomme Azer) en train de chanter les Beatles en passant l'aspi, un Ilker déballant douze idées de projets par secondes ou une Jana qui s'installe aussi. Elle a dit ce matin  "I'm in the mood of hanging around in a blanket", ça résume bien l'envie de ces jours de pluie.

Au lieu de ça on à visité un peu Bostanci, le quartier le plus chic d'Istanbul pas très loin de l'apart. On dirait un village vacances, ça rappelle la fac. Mais j'ai pu m'acheter du fromage, du jambon et de la vraie moutarde dans une boutique import export, entre un magazin rolex et Gucci. Il fallait voir ce Chihuahua en blouson de fourure dans les bras d'une jeune fille... je ne rigole pas.

Après demain commence la fête nationale, vive la république, vive Ataturk. Peu après ce sera kurban bayrami, on va voir des sacrifices partout dans la rue, des moutons surtout. C'était ça ou le fils d'Ibrahim.

Il y a un élève de la classe qui ne parle pas un mot anglais, mais on à trouvé un moyen silencieux de communiquer, il me montre tout le temps ce que je dois faire quand je me gourre en cour de gravure, c'est amusant ces conversations de gestes.

J'arrive enfin à formuler des phrases intelligibles et entières, et quand mon interlocuteur ne me fait pas répéter, c'est comme une petite victoire. Jana progresse bien plus vite que moi, je sais pas comment elle fait, je pense que simplement elle essaye tout le temps, et même quand ça marche pas c'est pas grave.

On est allé sur le tournage du film hier, et pour la première fois je suis allée sur le balcon de l'immeuble. Il doit faire cent mètres carrés au moins, avec les toits de Taksim tout autour, de vieux murs en bois parfois, des petits balcons un peu partout et puis les mouettes. L'équipe de tournage me faisait penser à une cour de récré, ils venaient de recevoir des explosifs pour faire comme si les garçons se faisait tirer dessus. Özgür était tout fou, en plus il fêtait ses 28 ans.
Puis le réalisateur nous à demandé à Jana et moi de jouer le rôle de deux filles dans la rue, et de hurler en Allemand et en Français sur les deux garçons qui nous agressent. Ce film n'a pas vraiment de scénario, ni vrai dialogue pré établi, et les acteurs sont un peu choisis au jour le jour. Lars von trier si tu nous entend... Sache que Dogma95 reste dans la tête de certains.
 Les maquilleuse du tournage y sont allés beaucoup trop fort, et heureusement il y a eu des problème avec les lumières qui ont annulé le tournage d'hier soir, comme ça on pourra s'esquiver avec Jana avant de jouer, sans risquer de ressembler à des filles de joie.

Au dernières nouvelles du café turc, il y aurait une ville en feu de l'autre côté d'un pont, trois personnes blanches, peut être des fantômes à mes côtés, et le pont est brisé mais je dois trouver un moyen de passer.

Ce soir Jana voulait ressembler à Jean Seberg, du coup on à dû trouver un coiffeur à kücükbakkalköy  (c'est le nom du quartier...), mais comme à Üsküdar ça reste assez vieillot, et à par des barbier il y a pas grand chose. Heureusement Ilker nous à accompagné, pour expliquer que c'était pas 5 cm en moins qu'elle voulait, mais 5 centimètres en tout. C'est après quatres tentatives que nous avons trouvé son bonheur. On ne demande pas à un coiffeur pour homme de couper les cheveux d'une jeune fille, c'est impossible.

Notre énervement vis à vis des autres étudiants de la fac se dissipe, car les regards se font moins curieux, plus aimables et parfois même un petit "merhaba" dans les couloirs.Ca devient plus léger.

Mon film avance doucement, on répète dès qu'on peu avec Ilker et Jana, ils jouent bien et j'ai hâte de commencer vraiment. Je ne sais pas encore quel titre choisir, je pensais à Gastarbeiter, en référence à cette appelation faussée qu'on donne au turcs habitant en Allemagne, qui sont venus travailler après la guerre. Jana pense que c'est dangereux, il faut que je me renseigne plus sur l'histoire de ce mot.

J'essaye de me tenir au courant sur l'actualité en France, mais ça me déprime deux fois plus depuis que je n'y suis plus, c'est étrange. C'est peut-être simplement le fait que les nouvelles par définitions sont négatives, et c'est désormais le seul point de vue à ma portée.

Et une pensée pour Vassili...

m.

jeudi 21 octobre 2010

Jours 32 à 35



Aller à l'université tous les jours, c'est un peu comme faire une expéditions sous marine. J'en ai jamais fait mais j'imagine bien la chose. On entre dans une bulle de solitude, il n'y a aucun moyen de communiquer avec l'extérieur, aucune occasion d'ouvrir la bouche pour émettre un son. Les étudiants autour préfèrent l'ignorance à la tentative, et je commence à apprécier Pinar qui est folle, elle me raconte pleins de choses en turc, elle rigole. Je vois bien que les autres se moquent d'elle, mais elle est tellement loin qu'elle s'en fout, et je la suis le temps des cours de gravure. Les autres cours, à part le dessin avec Jana, c'est 20 000 lieux sous les mers.

Le tournage du film dans lequel jouent Özgür et Ilker commence demain, jusqu'à maintenant ce n'étaient que des répétitions. Hier je suis allée me cacher derrière une caméra pour voir un peu. C'est amusant il y a une scène durant laquelle Ilker est censé filmer, mais comme il parle aussi il se place juste derrière le caméraman (c'est un film dans un film), et suis tous ses mouvements, au millimètre près. Le réalisateur s'est aussi placé derrière eux quelques minutes, on aurait dit un ballet.

C'est un film noir, ils m'ont un peu raconté l'histoire, et puis voici le lien vers une série débile de mafieux dans laquel joue Ilker, c'est le chauve.

http://www.timsah.com/O-zaman-keltos-oluleri-kizdirmayalim-Ezel/qrT0PLEkMD8

C'est le premier film pour Özgür, il se concentre comme un dingue sur son personnage qui est déjà fou et ça le fatigue beaucoup, mais je trouve qu'il joue bien, vraiment.

Je suis allée marcher près de Sulthanamet pour acheter du papier photo, il doit y avoir 10 magazins par mètre carrés juste pour les photographes. C'est un peu oppressant, remplis d'humains qui font des concours de rabatage d'autres humains, quand on est assis avec un Lahmacun entre les dents c'est rigolo mais sinon ça donne plus envie de courir sur le pont pour rejoindre l'autre rive. Sur le pont il y a des centaines de pêcheurs, certains semblent y habiter, ils dorments par terre, près de la canne à pêche en attendant Moby Dick.

Avec Jana on aimerait faire une performance, s'enfermer dans une cage dans l'école et écrire dessus: "do not feed, do not speak".

Je dois réaliser un petit film pour le cour de vidéo, je pense filmer Jana er Ilker, à table, chancun parlant leur langue. Ce serait à propos de la communications et de la (in) compréhension entre les être humains, ici dans un couple, et puis plus largement à propos de la relation entre la turquie et l'Allemagne. J'ai appris aujourd'hui qu'une expression Allemande désignait les turques vivant là bas comme des "travailleurs invités" ("Gastarbeiter?").
C'est officiel je peux utiliser le studio de Taksim, il y a plein de place et de matériel.


Ce soir je déménage chez Merk et Ilker, ils ont un appartement immense, une baignoire, un vidéo projecteur et pleins de films que je voudrait regarder, l'hiver ne sera pas trop rude.

ps: Un lien vers le très prometteur site de Wolf est à votre disposition!
http://www.blogger.com/profile/15885028548305282022

dimanche 17 octobre 2010

jour 31



J'avais une chanson de Queen dans la tête ce matin, tout le reste de la journée à été en accord avec elle. ("it's a beautiful day"...)

Nous sommes allé à Moda en bateau, Ilker, Jana et moi. Le soleil à enfin montré son nez, il faisait chaud. Assis par terre dans le bateau on pouvait voir les méduse, d'ailleurs en turc leur nom signifie mères de la mer. Il y avait aussi les Cormoran qui séchaient leur ailes sur des pontons, comme c'est contradictoire d'être un cormoran.

 Usta, voir trois articles je crois plus bas, nous attendais près de son bateau , au bord de la mer. Jana l'a dessiné, puis nous avons préparé le feu pour les sardines, la salade et le Raki pour le diner. Mes mains sentent encore le poisson, qui venait d'être pêché. Merk, le coloc de Ilker nous à rejoins.
  Usta bois beaucoup de bière et nous parle tellement qu'à la fin on comprend ce qu'il dit, et ses amis viennent passer quelques instants en sa compagnie.

Il porte bien son nom, tout les monde apporte ce qu'il faut pour manger, il règne en maître des lieux, et comme des serviteurs discrets ses amis prennent soin de lui.
On a mangé debout autour de la table, les sardines grillés avec du pain, de la roquette et de la salade. Puis Usta à sorti son genre de violon très fin, et s'est mis à chanter. J'avais l'impression d'être dans un film. Un petite fille est restée avec nous, Benza. Elle est discrète, et semblait anxieuse. Elle ne voulais pas danser avec son père. Petit à petit elle s'est rappochée de Jana et moi, puis Jana l'a dessinée aussi.
Elle peut rester des minutes entières devant la mer sans bouger.

Jana est partie se promener seule, quand elle est revenue, Usta lui à demandé combien de personnes il y avait dans sa tête. Les garçons n'avaient plus vraiment besoin de traduire, d'ailleurs ils ont un peu fait exprès de nous laisser seules pour préparer les poissons.

Parfois il y avait juste le silence des bateaux sur la mer.

Usta et ses amis viennent tous de la mer noire, et la radio posée sur le bateau diffuse la chaine de cette région. Tout le monde connait les paroles de chacune des chansons, Merk chante très bien même si il fait l'idiot.

  Nous avons filmé beaucoup de choses aujourd'hui, c'est juste un premier essai, pour voir ce qu'on peut faire ensembles.




m.

29&30



http://www.jgperiot.net/FILMS/EUT%20ELLE/eut%20elle.htm

Documentaire de Jean-Gabriel Prériot, d'après des archives de la seconde guerre mondiale.

  Le prof de vidéo nous a montré ce documentaire, tout les monde dans la classe riait, même après que l'on m'ai demandé la traduction du titre: "eut-elle été criminelle".

Samedi nous avons mis deux heures à nous retrouver avec Jana et Ilker, j'ai pris un mauvais bateau, et ils m'attendaient du mauvais côté du pont, mon portable à décider de vider sa batteries à ce moment là. Mais un sandwich au poisson m'a consolé.

Jana dessine les pêcheurs sur le pont, ils veulent prendre la pose mais elle refuse.
Elle dessine aussi un vendeur dans le passage sous le pont, il la regarde sans bouger, son expression est extraordinairement fixe, immobile.

Des gens passent, s'arrêtent parfois, la prennent en photo. "I'm not there" nous explique t-elle, parcequ'un homme à tenter de lui parler en Allemand mais elle ne l'a même pas entendu.

Des femmes manifestent à Taksim, elles sont vingt au maximum, elles manifestent contre les violences conjugales.

jeudi 14 octobre 2010

28

hier j'ai regardé un film turc, "gemede" (?), impossible de trouver des sous titres pour ce film du cinéma underground; comme ils disent ici.

Mon lit est une éponge, rien d'autre à signaler.


m.

mercredi 13 octobre 2010

du 21 au 27

Enfin internet me revoilà.
Une semaine viens de passer ainsi que pleins de nouvelles choses. La pluie ne cesse pas, parfois il pleut dans mon lit, dans certains bar, on doit tenir des parapluies au dessus de nos têtes, la rue n'est plus qu'une rivière par endroits, je songe m'acheter un kayak pour remonter Isttiklal Cadessi les jours de moissons.
J'ai enfin eu un cour digne de ce nom, avec un prof qui en est un, qui nous à parlé de Chris Marker, Nan goldin etc. Il a parlé de la conférence de Yalta au sujet d'une photo, puis de John Cage mais personne ne comprenait de quoi il parlait.
On doit faire un projet vidéo, sujet libre. Ça tombe bien avec Jana on à rencontré deux acteurs qui habitent plus ou moins ensemble dans un immeuble de Taksim acheté par la boite de production à l'occasion du tournage. L'immeuble est immense, vide, il y a des pièces à n'en plus finir, des pianos parfois, des portes et des fenêtres, et c'est vide. Donc je pense tourner mon projet là bas, cool j'ai le lieu et les acteurs.
L'un d'eux s'appelle Özgür, il me fait penser à Charlie Chaplin avec une moustache à la Dali, il parle presque pas Anglais, mais Charlot ne parlait pas non plus, et ça marchait aussi. L'autre s'appelle Ilker, il reviens des États Unis, on peu dire qu'il y a vécu le rêve américain version Texas et maintenant il veut réaliser ses propres films tout en continuant à être acteur. Avec Jana on est allé marcher les long du Bosphore dimanche dernier. Elle a dit que ça faisait des vacances pour les yeux de voir du soleil un peu, et la mer beaucoup.

Elle s'est assis par terre pour dessiner un vieux bateau échoué le long de la promenade de moda beach, pendant deux heures. Le propriétaire du bateau en question est donc venu, parler un peu avec Ilker et il lui a donné son numéro, nous disant que dimanche prochains on irai pêcher du poisson, puis le manger le soir avec du Raki. Il se fait appeler Usta (le meilleur, le maitre...)

Dans le bus, sur le plus grand pont d'Istanbul on entendait une ambulance qui hurlait quelque chose en turque juste derrière. La traduction c'était "d'accord c'est bien vous avez une belle vue là mais nous on en a deux qui meurent à l'arrière".

IL y a un stade de foot à Kadiköy, le plus grand de la ville, et tout les dimanches il y a un match, et quand c'est l'équipe local qui y joue c'est la folie.

Un chat est entré chez moi en mon absence, il a réussi à ouvrir la porte. Il est revenu pendant la nuit, il m'a sauté dessus depuis la fenêtre de mon lit. Il a eu plus peur que moi.

Samedi dernier George, le coloc français de Jana, fêtait ses 20 ans, il était heureux comme tout. Waka, jesaisenfinsonnom, expliquait à Jana que les regards qu'on ne supporte pas les trois quart du temps son plus des regards de honte, car on est européenne donc riches donc supérieur. Je supporte encore moins ces regards, j'aurai préféré du mépris.

Je ne comprenait pas la réaction de Zeynep, un peu violente vis à vis des jeunes filles voilées, Ilker pense que soit c'est pour nous montrer à nous européennes qu'elle ne mange pas de ce pain là, soit parce que les jeunes générations portant le voiles sont elle même très violentes dans leur revendications, c'est moins un fait culturel qu'autrefois, c'est d'autant plus la preuve d'un conservatisme voir d'un dangereux intégrisme. Et concernant l'émeute lors du vernissage à Taksim en Septembre, et toutes ces preuves de chocs culturels, il semblerait que c'est comme ça depuis beaucoup plus longtemps que ce qu'on imagine.

La photo est de cet été, à Barcelone. Mais je voulais absolument vous montrer cette lumière qu'il y a parfois sur les immeubles, car quand je quitte Kabatas pour Üsküdar, c'est cette même lumière qui s'éparpille, comme si on allumait les immeubles les uns après les autres.

jeudi 7 octobre 2010

20





http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2010/10/07/larry-clark-censure-par-la-ville-de-paris-ma-t-il-choque/


Larry Clark censuré, c'est pour toi Wolf...
  Pluie pluie vent pluie vent pluie pluie froid pas de manteau pluie.

Premier cour de photo, le prof nous à montré des artistes qui l'intéressent. C'étaient pour la plupart des gens qui font des photomontages, genre collage immonde et je pèse mes mots. On va apprendre à faire des photogrammes. Nous sommes en 4ème année..
http://www.enginguneysu.com/portfolio.asp Et voici le lien vers le site d'un ami et photographe qu'il apprécie, voir 200 houses, reportage sur un village de roms en turquie.

  Avec Jana nous sommes restées dans une salle pour avancer notre travail en gravure. Elle à ouvert la fenêtre et à failli s'envoler dans un coup de vent violent. Il n'y avait plus personnes dans les couloirs, juste une salle ouverte avec de la musique, très forte, du saxophone. Apocaliptyque.
  J'ai essayé d'aborder le sujet qui me tarraude ces temps ci avec le copain de Zeynep, il a 33 ans je crois et étudie l'histoire de l'art, puis il est "assistant" à la fac. Je lui ai demandé si nous alions à un moment donné, parler d'un éventuel discour derrière notre travail avec les professeurs. Il semblait ne pas comprendre de quoi je parlait, et à fini par me dire que les profs étaient très gentils (on l'entend souvent cette phrase...) et que ça allait s'arranger.
Le chauffage est allumé, le vent fait des vagues et il faut s'accrocher pour descendre du bateau. Mon bonnet de laine est rouge, hommage à Cousteau...

mercredi 6 octobre 2010

18&19





Sur arte+7 il y a pleins de petits reportage sur Istanbul, merci Delphine!


 Hier j'ai essayé un autre trajet pour aller à l'école, et je n'ai pas su quand descendre. Alors j'ai attendu le terminus, et me suis retrouvée à Sariyer Belediye, c'est ce qui était écris sur un banc. Il y a un petit port de pêche, pleins de poissonneries et des gens qui  font leur jogging le long de la mer. Il y a aussi de vieilles maisons, immenses et magnifiques avec des jardins.
En rentrant le soir, à Üsküdar, je suis allée voir le marché couvert, rempli de poisson, les ouïes ressorties. On dirai des anémones posées sur leurs têtes, de loin ça fait joli. Ce quartier déborde de marchands de chaussures. Je n'ose pas trop m'aventurer hors des grandes rues, le regard des étudiantes me dérange un peu, c'est assez moqueur.

Ce matin un groupe de femmes voilées (seulement les cheveux) attendaient le bateau pour Kabatas. Il n'y en avait pas deux pareils, et ils étaient tous très colorés, avec pleins de motifs. J'aurait aimé les prendre en photo du dessus. Et aujourd'hui dans les toilettes d'un bar j'ai enfin compris la technique de coiffage qu'elles utilisent, d'ailleurs c'est trop de la triche. Dans le métro il y avait une femme totalement voilée, on ne voyait que ses yeux maquillés et magnifiques, ainsi que sa silhouette très fine cachée par ce long tissu noir et fluide. Elle avait mis beaucoup de parfums, du vernis à ongle rouge et il y avait des paillettes bleus sur ses manches.

Jana dessine dans la rue, sous la pluie, dans les cafés, je la regarde dessiner, et les passants aussi. Elle s'est acheté un parapluie rose transparent. Nous sommes allée boire un thé dans un bar aux murs marrons, avec des tables très grandes et très hautes avec des nappes en velour marron et usé, avec des chaises en plastique marrons et le sol gris. Un odeur de tabac froid, qui rapellent certains wagons de trains. A travers les vitres sales on voyait la tour de Galata sous la pluie, un couple jouait au backgammon devant la vitre.

La mode de cette hiver pour les filles de la fac est de porter des chaussures énormes avec de la fourrure synthétique et des minis jupes. On dirai des percherons.

Demain cours de vidéo et photo, vivement demain.

lundi 4 octobre 2010

17 au soir

http://www.fddi.fr/Tam/bigtam/rec/tam1.htm
Margot remettant en question l'orthographe de "Mezzine", qui s'écris sûrement "Muezzin" d'ailleurs je suis tombé sur ce site.

Ce mec est génial. 

16&17

Jefersson Airplaines dans le métro.

  La fille au yeux dorés se regarde dans la vitre, en fait ils sont un peu vert je sais pas trop. Son regard est approbatif, elle a l'air de se dire que quand même, c'est chouette d'avoir des yeux comme ça.

Hier sur dailymotion j'ai retrouvé "la cité des mâles", un documentaire produit par arte qui à fait l'objet d'une polémique. Même arte se met à faire des voix off qui t'explique ce que tu dois penser, et à quel degré surtout.

  J'ai rencontré une fille à l'école, enfin c'est plutôt elle qui m'a rencontré. Elle s'appelle Pinar,(c'est aussi une marque de fromage genre feta ici), elle m'a demandé si j'étais déjà allé à Disneyland parce qu'elle aimerait y aller. J'ai failli lui dire qu'on y était déjà mais j'ai pas osé.

Hier il y a eu un tremblement de terre, je croyais que c'était la machine à laver de Kamil jusqu'à ce matin. Rien de bien violent mais les meubles ont bougés. Il était 22h30 je crois.

Il y a des hommes dans la rue qui ont les pieds complètement retournés, ils marchent quand même, avec des chaussures en bois, ou bien ils restent assis par terre.

I'm waiting for my man, 26 dollars in my hands disait Lou Reed. J'aime imaginer la suite de l'histoire, parce que je comprend juste ces deux phrases. Pourquoi pas un bon quick tiens, puis un ou deux romans. Il faut que je trouve une bibliothèque avec des livres en français digne de ce nom.

J'apprend en regardant mes statistiques sur mon blog que deux personnes l'ont regardé aux Etats Unis, un au Canada, et un à Singapour. Mais eux non plus ne sont pas très bavards, et cet échange avec la toile silencieuse finira bien par me lasser...

Déconstruit aujourd'hui...




Oui c'est de là que je vous écris.

samedi 2 octobre 2010

14&15

J'écoute Rolando Villazon "je crois entendre encore" d'après l'opéra "les pêcheurs de perles" de Bizet, ça va bien avec la mer dans la nuit pleine de bateaux. Merci Papa. Il fait froid enfin.
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/cassavetes/shadows.htm
Voici le liens vers une explication très étrangement traduite du film "Shadows" de John Cassavetes, que je suis allée voir hier, très chouette moment. Il y a actuellement le "Caz" (Jazz) festival à Istanbul, donc des concerts et des projections. J'ai loupé Chick korea, et tellement d'autres...
J'ai rencontré les deux colocs de Jana, un irakien et un français. Ils habitent un vieil immeuble dans une ruelle de taksim. La chambre de Jana a une grande fenêtre qui donne sur une cour, on entend les enfants jouer avec les chats et les chats qui se battent.
Ils regardent msnbc parce que l'irakiendontjenemesouviensplusdunom apprécie beaucoup l'humour américain. Il dit qu'il est contre la violence mais pour le kick boxing parceque c'est un moyen de défense. Moi je suis contre la violence mais pour les berreta parce que c'est un moyen de défense. En fait on parlait juste de ce que les filles peuvent utiliser en cas de problème, et effectivement le dialogue marche pas toujours, ce que m'a confirmé plus tard une fille dans la soirée, qui à faillit mal finir en rentrant d'une soirée à Taksim.
Cependant nous sommes sortis, et après avoir réussi à semer les français qui massacraient la langue de Shakespeare nous nous sommes retrouvée, Jana et moi dans un genre de bar dansant (j'aime pas dire boite ça rend claustrophobe, la prochaine fois j'utiliserai une autre expression). C'est donc dans une guinguette située à même le toit d'un immeuble que nous avons dansé, rencontré d'étranges autochtones avec qui nous avons pu inventer diverses chorégraphies; le tout sur de la musique tout à fait écoutable. François tu m'avais expliqué pourquoi il y avait tant d'endroit sur les toits à Istanbul, je ne me souviens plus de cette histoire...
 C'est agréable de marcher dans la foule de Taksim. Il faut lutter contre les vagues humaines, et si on est plusieurs il y a toute une technique de regards, retournements divers à perfectionner pour ne pas se perdre. On en ressort comme ivres. Il y a au moins une manif par jours, et il y a derrière chaque manif au moins trois policiers habillés en tortue ninja pour chaque manifestant. Si les manifs marchaient vraiment grâce au nombre ce serait génial... Quand aux revendications je pourrait vous en parler lorsque j'aurai appris autre chose que merhaba.
L'école ne cesse de me surprendre, on a eu notre premier cour de dessin. Le prof nous à parlé pendant 40 minutes, par le biai d'une élève qui traduisait en anglais. En fait il nous à souhaité la bienvenue de toutes les manières possibles imaginables, puis il nous à expliqué à quel point il était respecté, talentueux et expérimenté et à conclu en nous disant qu'on avait pas besoin de parler la même langue, parce que l'art est un langage universel (à ce moment là un orchestre symphonique à débarqué avec tout ses violons et André Rieux à enchainé). Le cour n'en était pas moins intéressant, très académique cela dit mais c'est reposant.
  Je commence à penser que cet amour débordant et général pour les profs viens simplement de ce rapport rempli de respect que tout le monde a pour son ainé ici. Il semblerait impossible d'entendre les élèves critiquer l'un d'eux.
Il y a un chat au self de la fac qui à les yeux les plus bleus. Si on lui donne rien il peut rester dix minutes à nous regarder en miaulant. C'est pour ça qu'il est énorme.

jeudi 30 septembre 2010

13th

http://www.ourbodytheuniversewithin.com/
http://www.rue89.com/2009/04/21/lexposition-de-cadavres-our-body-interdite-par-la-justice-0

Bonjour à tous.
  Je commence cet article avec deux liens à voir à la suite, ils parlent d'eux même. Sachez juste que étrangement cet exposition est actuellement à Istanbul (je n'irai pas, trop cher et j'avoue que cela m'intéresse peu).
  Merci à Phillipe Terrier Hermann pour l'article venant de ? (le monde j'imagine) au sujet du vernissage qui à très mal tourné en septembre à Istanbul.
Il semblerait effectivement que l'art soit ici une question d'élite, et de riche uniquement. Ou bien il me faudra plus de temps pour avoir accès au milieu plus "underground" . L'école me surprend chaque jour un peu plus, il n'y a quasiment pas de matériel, ( à part les ordinateurs) tout les élèves trouvent tous leur profs géniaux, tout le monde s'aime et pour l'instant je n'ai rien vu, si ce n'est de jolies gravures dans de jolis cadres, sur des murs tout blancs, dans des couloirs tout propres, avec des femmes de ménage à chaque étage. Oui je sais on n'est pas obligé de se foutre de la peinture jusqu'au cou pour faire de l'art (dixit Vassilis Teriakidis) mais tout de même, ce cadre invite peu à la réflexion et à la création. Comme un lieu trop aseptisé et peu vivant. La bibliothèque est on ne peu plus vide et je site les magazines les plus surprenant sur lesquels je suis tombée : elle, vogue, elle déco... ainsi que des dvd de films genre grosse prod, mais aucun documentaire, ni film d'art et d'essai...
  Heureusement Jana, l'étudiant erasmus from germany semble réagir comme moi, et nous pensons visiter les autres écoles d'arts pour faire une enquête...

Kamil m'expliquait hier le choque des cultures, ces femmes venant de petit village d'Anatolie, avec leurs tchadors, voyant leurs filles en minijupe et ne sachant que faire. Je sentais qu'il restait frileux pour m'en parler, et il faut toujours que mes rideaux soient fermés; même la journée parce qu'il à peur de ce que pourraient penser les familles autours.

Je ne sais jamais mesurer la distance entre la peur des gens et le réel "danger" qui se trouve en face, comme à Caracas oû tout les passant me regardaient comme si j'étais folle dès que je sortais mon appareil photo. Pour info il va très bien et à survécu aux trois semaines passées là bas.

Avec Jana nous sommes allées boire du café et du thé à côté du musée d'art moderne, au bord du bosphore. IL y a juste des petites chaise en plastique, et des petites tables, et le café et le thé sont à moins de 2 euros. Ce n'est peut-être pas aussi somptueux que ces jardins fermés oû Zeynep nous à emmenés mais avoir le bosphore à trois mètre et le vent pleins de sel vaux bien ce luxe.

  Nous commençons enfin à parler de projets, elle veut raconter des histoires, en dessinant des gens un peu partout, d'ailleurs elle n'arrête pas. Je n'ai pas encore tout saisi mais si ça tiens au récit, on devrais pouvoir faire des petites choses ensembles. Elle à lu mon avenir dans mon café turc, il faut que j'aille dans une forêt sauver un oiseau, c'est tout ce que je sais. On lis l'avenir en retournant la tasse qu'on laisse posée un peu, et le marc coule en faisant des sillons, qui font des dessins à l'intérieur de la tasse.

Dans les toilettes publiques turcs, il y a des énormes sandales en bois que l'ont chausse avec nos chaussures. Très charmant.

Il était encore tôt lorsque j'ai pris le bateau pour Üsküdar, et le soleil faisait des paillettes sur l'eau. Anthony and the jonhsons chantait dans mes oreilles, et j'avais l'impression que tout les monde dans le bateau entendais. Il y avait une sorte de douce léthargie générale.

M.

mercredi 29 septembre 2010

jours 9 à 12

days 10 to 12

Les cours ont plus ou moins commencé, c'est à dire que les profs racontent leurs vacances, et les élèves ont l'air de trouver ça normal...
Üsküdar est vraiment très loin de l'école, il me faut une heure et demi pour y aller. Mais  le fait de prendre le bateau à chaque fois allège la distance. Maslak est vraiment une école super bourge, avec des serveur lors des vernissages, des mac toute dernière génération dans les salles de classe et les filles s'habillent en Chanel pour la plupart. Très étrange.
Kamil (mon proprio et voisin et cuisinier) m'a dit que ce serait mieux si je mettait des jeans en allant prendre le bateau, à üsküdar c'est un peu mal vu de mettre des collant avec des fleurs, mais personne ne semble être vraiment dangereux en ces contrées. Et il me l'a confirmé. Depuis que j'ai lu que Istanbul était une des villes les moins craignos du monde, je suis prête à n'importe quoi vestimentairement parlant. ( En gros je suis juste prête à ne pas changer ). C'est juste une histoire de regards remplis de surprise, alors que personne ne s'inquiète.
 Le mezzine à chanté très longtemps ce soir, et les bateau sur le bosphore me faisaient penser à des vers luisant. C'était magnifique.
Skype à du bon je ne saurait comment l'expliquer mais malgré tout la solitude me pèse un peu. Alors le fait de pouvoir diner ensemble par écran interposé est tout de même agréable.
  C'est toujours l'été, et je pense à Paris qui doit être toute grise, dijon, besançon et le reste en me disant qu'il serait bien d'organiser des téléportations groupées.

m.

mardi 28 septembre 2010

days 5,6,7,8&9

hey

Me voilà chez moi, enfin. J'ai trouvé un petit appartement magnifique sur le côté asiatique, à Üsküdar.
J'ai une vue sur le Bosphore, et j'habite au dessus de chez mon proprio, donc je dois passer par chez lui pour sortir ou rentrer. Hier il m'a fait un plat avec du poisson, et du BON vin turc, on à mangé sur ma terrasse devant la mer, et il m'a parlé de lui beaucoup. C'est un ingénieur maritime (ça se dit pas comme ça je pense) à la retraite, mais il rêve toujours de réaliser un trimaran encore mieux que les meilleurs trimaran qui existent, il m'a raconté la légende de Léandre que je connaissait déjà (cette jeune femme qui avait été enfermé par son père dans une tour- île pour la protéger de son sort raconté par une voyante, et qui à fini par mourir, piqué par le serpent caché dans les fruits qu'on lui apportait.) parce que de mon appartement la tour est à 200 mètre dont 50 à la nage (Papa je te met au défis).
  Ce côté d'Istanbul est celui qui reçoit en premier les poissons des bateaux, donc super pas chers et délicieux je confirme.

j'ai rencontré un couple d'amis de Zeynep, qui étudient aussi à Maslak, dans la même classe que nous. Ils sont gentils, tatoués eux aussi, et vraiment nous ne sommes que des moutons... J'espère encore rencontrer des gens qui me surprendront, quelle prétention peut -être mais c'est le cas.

 A Taksim, le vieux tram-funiculaire traverse la rue principale régulièrement. Comme c'est toujours remplis de monde, il sonne sans arrêt, et il y a toujours un ou deux gamins assis derrière comme des héros, là où normalement se rattachait un autre wagon. Ils sont toujours morts de rire et essayent de tirer les cheveux des filles au passage. M'en fou moi j'ai un chapeau...

demain c'est la rentrée, et pour aller en cour il faudra que j'aille prendre le bateau, puis le tram, puis le métro. Tout ça en 40 minutes grand max je pense.

Zeynep m'a emmené manger les "meilleurs" Lahmacuns d'Istanbul (la lettre c se prononce dj) , des sortes de pizza trèès très fines sur lesquelles on mets du persil, du citron et un peu d'épice, on la roule comme un crêpe et hop. Un régal, tout ça pour 1 euro. J'aime bien mettre les prix parfois, ça me fais toujours halluciner.

Ici quand le mezzine chante, on entend les autres autour, contrairement à Taksim oû il était tout seul.
C'est encore pire pour mon ptit cœur d'occidentale, un peu trop éblouis à chaque fois par ce chant.

Avant hier il à plu des cordes, je marchais dehors. c'est dommage parce que je crois que c'était un jour de prière spécial, il y avait plein d'homme assis sur leurs tapis partout dans les rues, et le mezzine qui ne s'arrêtait pas. ça a fait comme une rivière, j'aurai bien mis mes nouilles mais elles sont restée en France. ( Pour ceux qui ne sont jamais allé à la pêche à la crevette en Bretagne, c'est les chaussure en plastique transparent qui vont dans l'eau, qu'on peu acheter au bazar de la turballe).

 Le langage des signe devrait être universel, j'ai vu un groupe à Beyoglu qui parlait de cette manière. Au début je croyais que c'était des danseurs.

M.

3&4th

jours 3 et 4

hier? sleeping sleeping sleeping.... all day long
Et puis le soir, un bar magnifique plein de lumières de toutes les couleurs, avec les deux allemand, Pieter et Olaf. Johanna est partie.
Dans la rue il y a des musiciens qui jouent du Cithare je crois.
A l'hôtel personne ne peut supporter le jordanien, il se la pète en jonglant avec des bouteilles et il parle à tout le monde surtout ceux qui lisent ou écrivent dans leur coin. Mais grâce à lui je vais peut-être trouver un appartement.

Il a plu hier soir "first rain in Istanbul", à dit Olaf. Il ressemble à Moby sans les lunettes. C'est celui qui est avocat, il lit un bouquin énorme en buvant du thé et Pieter lit Dostoïevsky. J'ai jamais vu personne lire aussi lentement, mais il m'explique que c'est parce qu'il réfléchit en même temps.

L'épicier en bas était tout content quand il m'a entendu lui dire merci: Tessekur ederim, je crois que ça ne s'écrive comme ça. Il m'a même serré la main.

Aujourd'hui, je suis allée à la fac pour les inscriptions. J'ai demandé à Irem de me répéter "réception" au téléphone, alors je le répétait en marchant dans la rue, jusqu'à la fac. Et en fait c'est n'importe quoi, rien n'est organisé, ils m'ont même proposés de changer d'école, et d'aller ailleurs oû les cours seront en anglais. Comme si c'était aussi simple de changer comme ça.
Mais il m'en faudra plus pour entamer mon plaisir d'être ici.
Dans le métro, un garçon de 17 ans à peu près, tenait son petit frère par l'épaule. Il lui caressait les cheveux; lui pinçait un peu le cou, lui faisait des bisous sur la tête. Et il était avec sa bande de potes, mais ils sont tous tactiles comme ça les hommes ici. Ils se tienne par le bras, parfois par la mains, les pères embrassent les bouilles de leurs fils, les jeunes hommes tiennent leur mère par la main, même si il ont 20 ans. Je crois que quand je serait en manque de tendresse j'irai me faire invisible dans ces cocons là.
Pieter à pris le bus, on l'a accompagné, il décolle pour Berlin ce soir, puis Dresden demain.
Olaf était ému à l'arrêt de bus, ça faisait un an qu'ils vivaient tout les trois avec Johanna, et leur périple Italie Grèce Turquie s'est achevé ce soir.

j'ai envie de thé...

A très vite!

M.

2nd day

Merhaba !
Ce matin réveil étrange, un goût un peu désagréable dans la bouche: j'ai testé pour vous le vin turc de l'épicerie d'en bas. Et ben c'est pas fameux. Mes hôtes étaient un groupe d'Allemands j'ai nommé Johanna, Pieter et jesaisplusqui du balcon du deuxième étage. un trio original composé d'une étudiante, un avocat et un ingénieur. Les conversations ont vite dérivés sur des sujets on ne peut moins légers concernant le pardon, la mémoire et l'oubli.
 Arte aurait dû nous enregistrer.
En écrivant ces lignes un Jordanien propose de me préparer un yahourt avec de la confiture, il me dit qu'il habitait dans un apart sur les toits pour 600tl (300euros), je veux le même.
J'ai rejoins Jana et ses deux amies vers midi, et nous sommes allées aux musée d'art moderne avec Irem, Zelis et Zeynep.
Après cela nous avons mangé dans un petit restaurant, et passé le reste de la journée à marcher. Nous avons fait une pause dans un bar à thé et narguilé peuplé de chats et Zeynep me plait beaucoup, elle a un rire de petite fille et beaucoup d'élégance. Zelis est pleine de tatouages avec écris "into the wild" oû des trucs dans le genre, elle étudie la littérature française,Irem a une voix de ténor avec un look de pseudo gothique chic et parle comme une noble, Jana est frustrée de devoir échanger en anglais et nous cherchons des cours de turc. D'ailleurs j'ai appris aujourd'hui que tout nos cours seront en turc...
Nous seront toutes les trois dans la même classe, et demain j'appelle un proprio qui a sûrement un apart pour moi. J'ai aussi acheté une carte sim, beaucoup moins cher pour la communication donc si je suis pas joignable, papa maman, je le serait tout les soirs en remettant ma carte française.
So don't worry!
Mardi on va à l'école pour visiter un peu, et les filles cherchent un moyen de nous traduire les cours.
En rentrant à l'hotel, la rue débordait d'êtres humains. Dans la foule deux garçons de 17 ans environs marchaient bras dessus, bras dessous en chantant très fort. Ils devaient venir de ce qui est maintenant à l'ouest. Une sorte de chant klezmer, quelque chose de magnifique et prenant.