Le tournage a enfın eu lieu hier soir. On a bien rigolé, les gens dans la rue aussi. On aimerait bien que ce soit pas coupé au montage ça ferait un chouette souvenir.
Pour fêter ça on est allé boire un coup dans une rue près de Taksim, les autres erasmus qu'on a rejoins l'appellent le Kandinsky à cause des peintures sur les murs.
Il y avait cette chanson qui passait, c'est un duo stambouliottes qui écrit en Français et en anglais. Ceux qui aiment Björk peuvent aimer.http://www.myspace.com/fujikureta/music/songs/bonjour-34170133
Il y avait le vendeur de pop corn qui passait dans la rue, d'une main il pousse son énorme genre de caddie remplis de pop corn, de l'autre il en prépare. Ça sent tellement bon.
La soirée s'est terminée dans LE bar des métalleux d'Istanbul, il sponsorise le film du coup bières gratuites. (Je dirait plutôt Efes car c'est une insulte à la bière). Ils rigolent pas les métalleux turc. (moi beaucoup en revanche).
En fait je vous écris tout ça sans vraiment trop y réfléchir. Je l'attendais le gros choc thermique, la grande incompréhension de l'occidentale émerveillée débarquant en territoire inconnu et lointain...
Il y a eu une explosion a Taksim il y a deux heures, à trente mètres des studios. Quinze besses dont deux dans le coma aux dernières nouvelles. L'équipe de tournage est énervée parce que ça change les plans de la journée, je tourne en rond et essaye de pas leur hurler dessus quand on me dit que "You know that here, human life is cheaper".
Il m'aura fallut une bonne conversation avec Azer, coloc de moi, pour comprendre un peu mieux. Il y a si longtemps que la Turquie est dans cette situation, et celle-ci s'améliore chaque année un peu plus, alors pour eux ce n'est pas grave, il y a bien pire tout autour caque jour. C'est surprenant de voir le détachement qu'ils ont, Azer était dans la rue à ce moment là, il à entendu l'explosion. Il me racontait que durant quelques secondes un silence s'en suivait, les gens se regardant dans les yeux avant de se précipiter sur le lieux. Puis les policiers ont tiré en l'air, parce que la plupart du temps une deuxième explosion suis la première qui a attiré les gens. Du coup avec sa jambe boiteuse il s'est pas senti malin, il était mort de rire en arrivant dans le studio.
J'ai faillit passé de "one leg man" a "no man" me dit-il toujours en riant. (hier il est tombé et s'est blessé). Puis il m'a parlé du film "la haine", me demandant ce que ça faisait d'être dans une guerre civile, en parlant des habitants de cité en tant que "black people", parce que venus d'Afrique du nord. La non-connaissance des infos et de l'histoire me sidère, autant de son côté que du mien, j'ai toujours du mal à réaliser. Le plus impressionnant à été lorsqu'il m'a dit que le dernier attentat à la bombe à Istanbul remontait à 8 ans, c'est faux je venais de vérifier, ce à quoi il m'a répondu que de toute façon personne ne s'intéresse vraiment à ces histoires.
J'ai pris le chemin pour rentrer à l'apart, Taksim square était bloquée et la foule devait faire un étrange détour à travers les petites rues. Je suis passé devant les urgence, une cinquantaine de personnes attendaient en fumant des cigarettes.
Il y avait du soleil, et la place était immobile. Pleins de personnes étaient là sans bouger, à regarder dans le nul part, puisqu'il n'y avait plus rien à voir. Il n'y avait plus de voitures, donc le silence parfois régnait. Le muezzine s'est mis à chanter, pour une fois on l'entendais vraiment dans tout Taksim.
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