mercredi 22 juin 2011

"Let's do it fast and without pain" disait Jana avant de nous serrer dans ses bras, Ilker et moi dans la rue. Elle nous aura offert deux joli souvenirs, des arbres peints encadrés, comme Jana sait les faire. Elle est repartis pour la ville de la Documenta, avec pour arrivée son premier concert en tant que DJ. Elle a dû mettre quelques chansons Turques des années 80, le genre qui fait rire tout le monde.

Plus que quelques jours a peine. Il n'y a toujours pas internet a Kadiköy, Cybercafons.
Le tournage de Kazım a dû marquer une pause, on a vu les portes de l'usine de Beykoz se fermer sur nos pieds car la charmante proprio a décidé qu'il en serait ainsi. Gros pincement au coeur, je pensais tourner une vidéo pour ma pomme la bas, et les machine a traiter le cuir datant des année 60 on en trouve pas partout... En plus de ça le latex fond comme beurre au soleil. Je serais donc photo director a distance, crotte...

Ege est né ce matin, Müge a fait une petite crise d'appendicite il y a deux jours histoire de fêter ça... Même pas eu peur, elle me l'a dit au téléphone depuis l'hopital.

La chaleur attire tout le monde dehors, on sort les tabourets dans la rue devant l'appart a Kadiköy, la rue étant un bar, pour nous c'est gratos. Oyro est parti pour Bodrum entre deux de mes larmes avant hier, je le revois dans un mois. Il aurait voulu venir en France mais c'était perdu d'avance pour ses papiers, et en bon anarchiste il préfere ne pas supplier.

Je me suis mise dans la peau de Martin Parr pour ces derniers jours, je me fais tirer le portrait par des photographes que l'ont trouve a tout les coins de rues, leur disant d'user de leur imagination et de photoshop. J'ai hâte de voir le resultat. J'ai aussi mitraillé Yeditepe, l'une des plus riche des riches fac d'Istanbul, a l'aide d'un kodak jetable.

Silivri nous a ouverts ses bras quelques jours avec la famille d'Ilker, en pleine forme rakı-danse orientale le soir. J'ai pu terminer mon mémoire en mangeant du melon dans le jardin, apres baignade-soleil, le pied. Le petit club de plage commence a prendre forme, on a eu droit a du Rihanna entre deux vagues... Le village est encore bien vide. Le muezzin de Silivri est unique, il chante de maniere incroyablement mélancolique et lancinante, presque effrayante mais pourtant belle.

Chaque journée passe en un instant, bientôt l'avion, Bruxelles pour déposer un dossier a la Cambre, puis Besançon.

"C'est pas la fin du monde". Non; mais c'est la fin d'un monde, et le début d'un autre encore.

jeudi 9 juin 2011

259 à 269


OUh le retard. Entre le déménagement de Kasim et Ilker à Kadiköy, la fin des cours, le proche départ de Mert pour l'armée, le très proche départ de Jana pour L'Allemagne, mes guerres administratives qui me coutent les yeux du front, le mémoire pour Besançon, Muguet qui va bientôt avoir un petit frère, dans dix jours si tout va bien, Muguet qui veut pas que je parte et moi qui pense la kidnapper, le film de Kasim dont le tournage commence à ressembler à un film d'Indiana Jones comme ce week end.
On à dû passer par un quartier entre des genres de bidonvilles (les maisons de la nuits, construite en une nuit pour cause d'une loi qui empêche toute maison construite d'être détruite) et des immeubles pas beaux du tout. Un parti kurde avait rassemblé un monde fou, musique a fond les ballons, des écharpes multicolores, des femmes à voiles blancs transparents, des couleurs à n'en plus finir, des signes de victoire et de paix mais ce sont les même que l'ont voit sur les photos de terroristes, une musique magnifique mais des gamins de quinze ans couvrant leur nez et bouche avec des foulards et agitant des batons en bois dans des bus, et surtout pas un seul flic à l'horizon, ah si un petit troupeau caché derrière des barricades, vue leur nombre ils sont juste ici pour prendre l'air.
Des fois j'aimerais avoir lu beaucoup plus de livres, de journaux, comprendre bien mieux les choses, d'après les meilleurs sources, pour ne pas me retrouver dans ce genre de situation, entre peur immense dû à cette quantité d'être humain célébrant un seul homme, fascination quasi malsaine et attraction. Impossible de compter sur les trois hommes présents ce jour là, ils ne sont jamais d'accord politiquement parlant, tant mieux d'ailleurs. L'un me dit que leur peuple cherche juste à survivre dans les montagne, l'autre qu'ils veulent renverser le gouvernement mais pas de manière sympathique, et le dernier est trop cynique pour que je sache vraiment ce qu'il pense. Le tournage à donc eu lieu dans un ensemble d'immeuble désafecté, qui la nuit sert de toit aux collecteurs de papiers, canettes et bouteilles. Ils nous ont dit de partit en même temps que le soleil car même les flics ne veulent pas y mettre leur nez, je me croyait dans un conte qui fait peur aux enfants. C'est donc sous un soleil de plomb avec écharpe sur le nez à cause de l'odeur d'un cadavre de chien en décomposiion que j'ai dû filmer Kazim pour quelques scènes du film, puis on s'est sauvé et je leur ai juré qu'ils n'auraient pas besoin de moi la prochaine fois pour tourner en ce même lieu.

Les parents de Müge nous ont emmenés diner à Ortaköy avec Ilker, un Raki Mezze au bord de l'eau. Je me suis promené un peu avec Müge et en regardant une représentation d'une vieille peinture avec un homme et des tortues, elle s'est imaginé faire un concert de tortues-Hannah Montana. Il faut qu'on leur fasse des habits et des perruques; c'est promis il y aura des places pour tout le monde.

Les éléctions approchent, les partis politiques redoublent de feux d'artifice et de drapeaux dans les rues, les chansons se mélangent et les défilés aussi. En fait je pense que ces chansons se rapprochent encore plus des génériques de dessins animés japonais des années 80, genre Olive et Tom.

 Un ami d'Ilker habite avec nous depuis peu. Il s'appelle Turgay, c'est l'un des acteurs principaux de "Nefes" (le souffle), chef d'oeuvre du cinéma Turque bien qu'un peu beaucoup nationaliste. Il est beau comme c'est pas possible avec ses yeux verts kurdes et des cheveux noirs bouclés, il voudrait aller en europe pour être acteur ou mannequin.

Hier cour de danse, il faisait trop chaud dans la petite salle alors nous sommes montés sur les toits pour prendre l'aire, et nous avons dansé dans une grande salle sans miroir, en fasse des portes fenêtre et des arbres.

lundi 30 mai 2011

251 à 258

Nous sommes allés voir un maquilleur pro pour le visage brûlé de Kasim dans son film. Il nous a donné du latex et montré comment faire, en deux jours Mert est devenu un vrai pro lui aussi en la matière, le resultat est vraiment impressionant.

Je cherchais du feu pour allumer ma cigarette dans la rue, et paf voilà un vendeur de briquet, essence à briquet et autres allumettes dans la rue. Au moment de lui montrer ce que je veux lui acheter il allume ma cigarette. Je me demande toujours de quoi il peut bien vivre.

Le tournage à continué ce week end dans les usines à chaussure de Beykoz. Au moins dix fois des gardiens nous ont dit de ne pas filmer l'exterieur des bâtiments. Ca sent encore le coup foireux de fermeture d'usine pour de mauvaise raison, voir pire.

Il y a encore ces énormes machines qui je pense coloraient le cuir, ou le tannait. Des genre de tambours de machine à laver de trois mètres de diamètre en bois, alignées dans un hangar. Des restes parfois de chaussures, des magazines des années 60, de tournage de film, le tout mélangé dans un décor immense et fermé entre les montagnes et la mer, les bâtiments en labyrinthe sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. 
L'expérience est fatigante et édifiante. A seulement six on s'en sort à peu près pour ce qui sera j'espère un vrai long métrage d'un genre très très contemplatif. Difficile de ne pas résister à la tentations des plans fixes d'architectures brûlées et de murs immenses dont les différents degrés de moisi, de carbone et de verdure font un tableau. La photo prend parfois le dessus, je me rassure en me disant que ce n'est pas exactement de la photo car on le bien bouger, ce brin d'herbe en haut à gauche.
Quand il a fallut manger le deuxième jour, le passage dans la ville fut obligatoire, plus de sandwich dans les sacs. Alors Kasim et sa moitié de visage sous latex imitant un grand brûlé en costume de balayeur nous ont accompagnés, les regards autours confirmant le réalisme du maquillage.

Des dauphins traversent le Bosphore pour rejoindre la Mer Noire, ils suivent de loin les bateaux pour Kadiköy et Eminonü. Des requins aussi se perdent dans des filets de pêcheurs.

Je ne comprend toujours pas en quoi ma question posée ce matin dérangeait les deux filles qui travaillent au bureau d'étudiant. Je voulais juste prendre une photo du directeur de la fac et lui demandé ce qu'était l'art, selon lui. Il m'a fallut les convaincre qu'il n'y avait rien de plus normal que ce genre de question posé à ce genre de personnes pour qu'elles acceptent de m'aider à traduire. J'attend toujours la réponse du monsieur en question, un email devrait arriver.
Il y a ici un curieux mélange entre une corruption énorme et tout les interdis qu'elle embarque, si bien qu'à la fin on ne sait même plus pourquoi ce que le veut faire paraît risqué.



Müge à réussie à me faire danser sur du Hannah Montana.
Pendant que Kazim et Ilker font des montages, Ceren et Mert se lisent des livres ou regardent des remake de films américains version Turquie. C'est donc l'histoire d'un enfant adopté qui jette le chat sur son grand père adoptif, manque de le tuer, et tente de faire flamber la maison sur fond de rires enregistrés.

dimanche 22 mai 2011

245 à 250

 
  Le tournage du film de Kazim a commencé. La première scène se passe à Kadiköy, des soldats un peu saouls font la fête, et provoquent un balayeur. J'avais pas vraiment réalisé avant le tournage que ça pouvait être si compliqué. Trois fois des policiers se sont arrêtés pour vérifier que nous n'insultions pas les militaires turques. Etant donné que toutes les insignes avaient été retirés des uniformes nous n'étions pas en tort, mais ça n'a pas été l'avis d'un passant qui s'est avéré être un vrai militaire. Il ressemblait un peu à Rambo, et comme il avait un tic nerveux aux yeux, Kazim pensait qu'il faisait des clins d'oeil pour montrer qu'il rigolait. Alors Kazim a vraiment rigolé mais ce n'était pas une blague, et sans le tact d'Oyro et l'aide d'une femme qui hurlait plus fort que Rambo ça aurait pu tourner vinaigre. Une camionette de bleu est arrivé, ils nous ont posés deux trois questions et nous on fichu la paix, Rambo aux yeux enervé est parti plus loin, encore plus enervé, les passants se sont dispersé. Plus tard, un jeune homme nous demande ce que le drapeau Turque fait par terre parmis les confettis, alors que je tentait un peu rapproché. A part lui dire "ben tu vois bien" on a pas sû quoi faire alors il a pris le drapeau (de 5 cm sur 10) et s'en est allé. Kazim est depuis en contact avec deux avocats pour savoir quels sont les risques de mettre en scène de cette manière tous ces symboles, car si le fait de filmer des restes d'une fête par terre est une insulte pour un étudiant, on se demande ce qu'il en sera pour les plus puissants.

  Il y a une scène dans laquelle Ceren, bien aimée de Kazim, doit cligner de l'oeil coquinement devant les trois garçons éméchés. Tout les hommes de Kadiköy s'en souviennent.

On a entre temps perdu le caméraman. Quand les yeux disent à la technique qu'ils ne savent rien de technique et que la technique lui dit "je vais t'apprendre" mais ne le fais pas, et se prend pour les yeux, ça donne des cadrages de pub pour téléphone turque, au mieux un épisode de série télé.
Alors on a dit merci au revoir à la technique, on s'en sortira avec ce que l'on sait même si c'est pauvre, la cohésion de la petite équipe de tournage étant plus importante.
Un jour moi aussi je saurait me servir d'un 5D comme d'un kodak jetable...

Samedi nous sommes partis en direction de Yedikule, pour visiter et commencer à se mettre d'accord sur certains plans du film dans des batiments abandonnées. Pour y acceder il faut prendre le train à Sirkeci et arrivé là bas, courir sur les rails et prendre un chemin de verdure entouré de grillage et de barbelés. Le chef de gare nous demande juste oû nous allons, et le tout est réglé. Portes close hélas, il nous faudra plus de paperasse officielle.

Aujourd'hui Beykoz, les fameuses usines à chaussures abandonnées. Depuis la dernière fois, beaucoup de bâtiments ont étés détruit, un hôtel va bientôt être construit. En nous disant ces mots le gardien de l'entrée explique qu'il en a marre de la rive occientale, de la mer, et qu'il part vivre à la montagne quand tout sera détruit.


  Parfois les perruches et autres petites choses volantes et colorées s'échappent de leurs cages.

lundi 16 mai 2011

236 à 244

Une légende court, elle raconte qu'un organisme à été trouvé dans le fond du bosphore, et cet organisme rejetterait les radiations. Le nom est contorium, (non pas consortium) je ne trouve rien en Français sur internet. Cet organisme serait la raison pour laquelle le gouvernement prévois de construire un canal, pour "désengorger" le bosphore. Comme quoi en mélangeant de l'eau sale avec de l'eau propre, on aurait de l'eau propre.

Les coups de soleil sont arrivés, les défilés pré élections battent leur plein. A Besiktas c'est à peine si on peut voir le ciel, tellement les petits drapeaux de partis en guirlande se croisent. C'est très joli d'ailleurs, ça fait un peu d'ombre et toutes ces couleurs mélangées donnent un air de fête. J'essaye d'imaginer la même chose avec des symboles qui me sont plus communs, genre celui du FN, du PS et de l'UMP côte à côte.

Trêve de plaisanterie, je suis allée visiter rapidement la fac de Yeditepe, traduction exacte: "septième montagne". Elle est effectivement sur une montagne, tout autour; des forêts. Des portes dignes de Star Trek et des bâtiments inspirés de différentes architectures, plus pré-Ottomanes les unes que les autres (Selcuk plus précisément). Des écrans plasma tout les deux mètres le long des murs du restau, une dizaine de Playstation alignées en face de fauteuils dans la pièce d'à côté, une piscine en pleine rénovation, des portrait du proprio photoshopé "effet coup de pinceau" à chaque étages de chaque bâtiment, des fontaines dans des jardins en fleurs, déservis au choix par un bus ou par le service de taxi, Atatürk en haut de la montagne qui domine en face. Un beau grand portrait tendu comme une voile entre deux piliers.

A Kadiköy il y a un super gang de motard, qui me font revivre les bd de "Joe bar team" en direct. Ils font les tours de pâtés de bars sur leur engins brillants, sans casque, et se le prêtent à tour de rôle, parfois secouant la tête comme pour s'ébrouer avec un son équin rappelant toute la primitivité qui peut habiter un homme.

Quand je vais chez Müge, c'est comme si j'y habitait depuis dix ans. Le coiffeur me dit bonjour entre deux clopes, le mec du parking d'à côté aussi, les deux gardiens d'immeubles plus loin, le proprio de l'épicerie et ses deux fils et la grand mère qui essaye sûrement de me caser avec l'un d'eux en épluchant les patates dehors sur son petit siège à l'ombre (je comprend toujours pas très bien le turque mais il y a des choses qui se sentent même oreilles fermées...), et puis l'épicier d'en face aussi et ...

C'est fou toute la vie qu'il y a dans une petite rue.

samedi 7 mai 2011

233 à 235


L'hiver semble avoir pris fin, des ballons de foot sillonnent les rues.

Oyro nous à prêté son apart à Kadiköy pour une semaine, la rive asiatique est définitivement ma préférée. Prendre le ferry pour aller à la fac, passer devant Haydarpasa, Les mosquées, voir les minuscules bateaux de pêche, les cormorans qui galèrent à sécher, les hérons qui se la racontent un peu sur leurs grandes pattes, le vent salé dans la figure et le moteur du bateau qui parfois fait d'étranges musiques.

Il y a un homme en moto et son chien, soit à l'avant sois à l'arrière, debout les oreilles au vent et lunettes de soleil sur le nez.

Les gitans de Kadiköy font la course avec les barmen et autres garçons, du haut de leurs trois ans ils leurs filent entre les pattes pour taper sur leurs tambours un peu plus loin, mais à huit ans déjà le rythme est là, bien installés, et on les appel aux tables pour écouter un peu, donner une pièce.

Les éléctions approchent, des camions diffusent des chansons dignes de chants populaires soviétiques ou autres à la gloire de l'éventuel futur élu, avec des photos énormes envhissants les murs, des regards lointains, main sur le coeur ou vers l'horizon... Hier soir il y a eu un grand speech d'un parti nationaliste, enfin gentiment nationaliste aux dire d'Ilker (comparé à d'autres), on montait dans le ferry lorsqu'ils ont fait exploser des feux d'artifices. J'en aurai presque versé une larme devant tant de beauté et de dévotion.

Je suis plongée dans la lecture du mémoire d'un étudiant en géographie et aménagement de la Sorbonne trouvé sur internet, c'est passionnant et j'ai enfin un condensé de réponse à un certains nombre de mes questions concernant les acteurs culturels à Istanbul, voilà le lien.

http://www.ifea-istanbul.net/website_2/images/stories/oui/Litteraturegrise/memoires/ulrike%20lepont%20-%20istanbul%20entre%20ville%20ottomane%20et%20ville%20monde%20-%20paris%204%20-%20.pdf

mercredi 4 mai 2011

225 à 232

Le temps n'est pas contrôlé par la distance, mais par le flux humain...
I'll be back!








mardi 26 avril 2011

224



  Domino range l'appart, elle ressort des objets depuis longtemps disparus d'on ne sait où dans ses grottes.

 François me dit qu'on dirait que je fait des fautes d'orthographe exprès, en fait oui je mène une lutte acharnée pour le soutiens des nuls en français dont je suis, et autres allergiques aux règles grammaticales en tout genres.

 Pour préparer le tournage du film de Kazim, le salon s'est transformé en salle de cinéma projetant certaines légendes post apocalyptiques et autres. Ce soir c'était Stalker. LE film dont on m'a bassiné les oreilles, en me disant que c'était lonnng et louuuurd. Je comprend toujours pas ces deux adjectifs, je le regarde demain si on me le demande, et après demain aussi. (Après on passe à autre chose parce que quand même...)
J'ai réalisé alors à quel point le lieu de tournage de notre film est parfait, Tarkovsky aurait aimé. Je rêve de louer un camion, et de ramener trente tonnes de sables directement de Silivri dans une des usines vides.

Un bateau qui fait la navette entre je ne sais oû et Karakoy n'a pas sû gérer la houle, résultat dix-huits bléssés en se prenant le port.

J'ai faillit oublier de dire qu'il y a quelques jours, un journal à écris un article concernant le film "Film", le qualifiant de "nouveau sang pour le cinéma Turque". Joie et fierté de mes amis moustachus.

lundi 25 avril 2011

217 à 223

 
Avant que Mère ne s'envole pour les Marais Salants, nous sommes allés dans un restaurant du Bazaar à poisson près d'Istiklal. Les musiciens étaient extraordinaires, tout un groupe avec kanun, (indescriptible, c'est un morceau de bois comme un trapèze plein de cordes qui me semble être l'instrument le plus compliqué de la terre), violon, percussion et clarinette; père et fils.

Clarinette fils joue pour une des premières fois devant le groupe, au lieu de derrière caché. Il est stressé, tout les serveurs sont comme des vigiles, attentifs et immobiles. Un des musicien le film avec son portable, grand moment durant lequel il marche dans les doigts de son père; dixit maman à peu de choses près, qui n'a pas pu s'empêcher de s'installer à côté du kanun, le voir jouer est impressionant et d'autant plus incompréhensible.


Il y avait deux petits gitans qui partageait le même sweat dans la rue, de derrière ça faisait un petit être humain large à quatre jambes.

La voisine du dessus, pas celle du dessous qui essaye de tuer son bébé chaque nuit en lui hurlant dessus, s'est mariée. On a eu droit à un Kina, la cérémonie réservée au femmes. Elles ont dansé comme des folles pendant trois heure, Jana avait peur que le plafond nous tombe sur la tête. La folle d'en dessous est allée les voir histoire d'hurler un coup sur quelqu'un d'autre, on à juste entendu des insultes bien senties et les danses ont repris de plus belle. Non mais c'est vrai ça devrait être interdis de se marier,c'est bien trop bruyant.

Des cocktails molotovs ont été jetés dans un bus par des extrémistes kurdes, pas de morts.
En 1982, lors du coup d'état, l'armée entrait dans les maisons, et le simple fait d'avoir un livre Allemand ou Russe, si l'on faisait partie ne serait-ce que d'une association, était suffisant pour être considéré comme communiste ou faschiste avant d'être envoyés en prison et torturés. Beaucoup de gens ont pris peur et ont jeté tous leurs livre dans la cheminée en flamme, Ilker à grandi dans une maison sans livres, Özgür s'est fait traîter d'enemi public lorsqu'il lisait des livres de la mythologie grecque à l'armée, étudiant le théatre.
Oyro se promène souvent avec un Bukowsky dans les mains, que tout soit clair.

Hier dîner avec Ilker, Géraldine et François, dernière visite familiale avant le grand retour. Poisson Raki à Besiktas, et trois kilos de Mezze. Après leur départ nous avons rejoins par hasard un groupe autour d'un feu à même la rue, presque dix hommes et une fille en collant résille. Du thé et des sandwichs à tout va, et spectacle étonnant de cette jeune femme en pleine confession générale sur son statut de consommatrice et citoyenne irresponsable, ne vivant que pour elle. Elle vient tout les soir nous diront-ils plus tard. Encore un groupe de chiens avec nous autour du feu, qui ont coursé le taxi qui nous ramenait à la maison.

Un homme marchait dans la rue à Taksim, immense Istiklal sans fin, boyau humain. Il a sorti un flingue, et tiré quelques coups en l'air, avant d'hurler aux passants qu'il fallait que la nouvelle génération se réveille et fasse quelque chose. en posant son arme au sol, il a dit "je suis de gauche, je suis le peuple", puis à croisé ses mains derrière la tête en attendant qu'on l'arrête.
Le 20 avril 2011 à Istanbul.

"Monsieur le président, je vous écris cette lettre, que vous lirez peut-être, quand vous aurez le temps (...)"

mardi 19 avril 2011

209 à 216


Maman est arrivée, le soleil Bourguigon derrière elle pour saluer le gris Stambouliotte.

Le Festival de Films à pris fin, enfin. Je commençais à me sentir nulle jusqu'à la moelle de profiter gratuitement de tout ces restau, alors que dehors pas très loin... Parmis les journalistes, artistes, socialistes, voyez la liste... La réalitée étant d'autant plus évidente et troublante dans une ville comme Istanbul, y faire face de cette manière n'a pas été plaisant.

La der des der à eu lieu au Pera Palace, le magnifique et légendaire hotel près d'Istiklal. Cette soirée était sponsorisée par Efes, ou comment faire entrer de l'art brut au Louvre. Sur de la musique techno, une midinette se déhanchait en minirobe à paillette, avec un violon éléctrique,des lumières bleu, et derrière elle un beau slogan de bière. En assassinant des airs d'Opéra que je n'ai pas reconnu, elle secouait ses cheveux pour les photographes, apparement en vraie joie. J'ai voulu en être, l'écran de l'appareil m'annonce alors, "no memory cards". Tant pis pour moi; c'est le genre d'instant que j'aurais aimé partager.

Muguet à bouclé sa valise rose, à chaussé les talons hauts de sa mère, et dans son manteau rose elle est "partie pour Hollywood", en écrivant sur un papier "désolée les filles, je suis partie".
Je l'ai demandé en mariage aujourd'hui à sa demande, avec pour bague une décoration de sapin de noël, un père noël avec ficelle. Elle était debout dans l'évier tout à l'heure, elle peignait avec des pinceaux secs le rideau de la cuisine, pendant que je buvais du thé en écoutant amy winehouse. Tout les jours elle prend mon portable pour se filmer, elle explique à Ege, son petit frère encore dans le ventre de sa mère, comment faire des photocopies. Elle lui chante aussi des chansons en Turc-bouillie d'anglais.

J'en suis à deux saladiers et deux bols à riz pour mon cour de céramique, j'atteins le sommet de mon art d'étudiante à Isik.

En marchant le long du bosphore à Moda, un bateau était brûlé. Jana pense que c'est celui d'Utsa, ce vieux pêcheur rencontré au début de l'année. Il y avait un chien entouré de corbeau.

Maman est la meilleur touriste qui soit, car elle n'en est pas une. Elle mange au restaurant chinois avec Ilker et moi, se promène dans le grand bazaar juste pour qu'on la complimente sur ses bottes en plastiques et boules rouges brillantes acheté le jour ou elle à testé la pluie Turque. Une mousson à vraie dire.

J'ai commencé à écrire la liste des choses que j'aimerai faire avant de partir, le temps me fou des claques.

lundi 11 avril 2011

203 à 208

Les giboulées débarquent, un vieil homme chantait dans la rue "il pleut, en avril, je suis trempé", le vendeur de fraise essaye de s'en débarrasser "oh les belles fraises", le vendeur de poisson fait son show "si j'avais de l'argent je m'en achèterais un".

Il y a eu un concert organisé à l'occasion du festival, sponsorisé par du rhum, mettant en scène un acteur connu, qui devrait se contenter d'être acteur. Le départ obligé pour l'armée bat son plein, les voitures à voyageurs assis sur les fenêtres défilent, et devant la salle de concert une bagarre à commencé, en trois minute la voiture ayant osé klaxonner les fêtards était pliée. A quatre sur le toit et le capot, les autres donnant des coups de pieds autour, ce fut rapide.

Une petite gitane de trois ans m'a volé ma bouteille d'eau dans le métro, ses yeux étaient morts de rire, c'était un vol consentant.

Il y a eu un cour de danse à Kuzguncuk, après Üsküdar en Asie, de la salle on voit une église perchée entre des maisons, un bout de temple grecque et le pont immense plein de lumière la nuit. Les rues sont bordées d'arbres et de magazins de vieilleries, les cheminées fument il ne manque plus que Heidi et nous y voilà.
Au dessus de la salle de danse il y a une cuisine qui sert aussi de plateau télé pour une émission culinaire, avec au milieu un citronnier.

Oyro boit ses bière plus vite quand il entend Ilker essayer d'expliquer à un homme de cinquante ans pourquoi il ne veut pas faire son service militaire. Il dit que parfois ça ne sert à rien d'essayer de convaincre les gens de ce que l'on pense. Il marche parfois cinq heure dans la journée pour ne pas prendre le bus, il ne veut pas de voiture. Il n'a pas de diplôme car il à toujours refusé de se couper la barbe pour la photo officielle. Il rigole quand il se faire tabasser pour rien dans la rue, ça fait du bien selon lui. Il n'est plus anarchiste parce que c'est un boulot à plein temps mais Proudhon reste son maître.

Domino à inventé un nouveau moyen de déplacement: la marche sur mur. Elle slalom dans le couloir en se jetant sur les murs on dirait qu'elle fait du skate.

Hier soir c'était la projection du film, enfin. Certaines scènes que j'aimai on étés coupé, un peu déçue, mais de le voir sur grand écran et de comprendre grâce aux sous titres de Kazim à changé mon regard. Je suis encore plus impressionnée par la performance d'Özgür, par les plans de Onür, par l'histoire et les dialogues qui en disent tellement long sur cette société et culture, en la caricaturant sauvagement et sans aucune pitié. Le public à beaucoup aimé il me semble, la plupart étaient très surpris par le réalisme des scènes, tournées comme un film amateur.
Un spectateur à demandé si Jana et moi étions de vrai figurante, j'ai eu donc un instant de gloire touristique, appellée à rejoindre l'équipe de tournage devant l'écran, applaudissant pendant un quart d'heure à des blagues, questions et remerciements que je ne comprenait pas. Ma vraie performance était là.

mardi 5 avril 2011

195 à 202

Une semaine et un jour sans article, je me sentirais presque coupable. En attendant le bus à Besiktas lundi matin, Del à posée ses valises et annoncé à Thomas et Adina qu'elle restait. Thomas à suivis, Adina n'a pas pu, retour à Berlin obligé pour elle. Je me réveille donc avec une salade de Thomas prête dans la cuisine et une Delphine sourire jusqu'au front ce matin-là.

Vendredi grande ouverture du Festival International du Film d'Istanbul, pour la presse et en direct sur cnn turc. Le film dans lequel ont joués Özgür, Ilker, Ceren ne fait pas partie de la compétition, mais du festival et c'est déjà génial. On a rangé les rangers et jeans troués le temps de la soirée, l'équipe de tournage en petit nombre s'est retrouvé autour d'un verre de vin aussi cher qu'un bon restau. Le reste c'était tapis rouge de trois mètre avant l'entrée, paparazzis après les stars, et les vraies sont restée caché. Del et Gaby on regardé la cérémonie depuis l'apart pour essayer de nous aperçevoir (peine perdue d'avance), et jurent avoir aperçu Catherine Deneuve et Gérard Depardieu au premier rang. J'ai cherché Jane Birkin, Claire Denis et John Malkovitch qui font partis du jury mais ils doivent se planquer.
Etant donné que je ne connaissais personne parmis les légendes Turques présentes, ne comprenais rien, et ne voyais rien, nous avons quitté les lieux avant même la projection du film "Copacabana"; pour un peu plus de réalité sociale et populaire. C'est à dire un concert de cover de John Lennon, Bob Dylan et compagnie au Beattles, à Taksim, par un duo de pré ados plein de talent et de mutation vocale.

Le lendemain Beykoz encore, mais pour la magnifique vu sur la mer noire il à fallut user de l'imagination de mes compatriotes en faisant de belles descriptions face à un mur de brouillard. Le poisson nous aura consolé.
Le jour du seigneur nous à conduit à Kadiköy, dernier soir pour Gaby, il fallait au moins deux concerts pour fêter ça. le premier était un semi massacre de reprise, par un très bon groupe Karaoké dixit Del, passant des Doors à Robbie Williams...
Le deuxième était dans un bar de métal, mais à part de la salsa et de la bossa nova il n'y avait que de la musique sud américaine, un délice. Des musiciens géniaux qui nous ont fait danser jusqu'à quatre heure.


A quatre heure du matin, à Kadiköy, il n'y a qu'un chien dans les rues et un Dolmus qu'il fait pousser à cinq pour le faire démarrer.

A quatre heure et demi du matin, a Besiktas, il n'y a qu'un chien pour nous escorter jusqu'à l'apart, et les hurlements de tous les autres atours dans la ville, instant irréel.

Aujourd'hui, encore une soirée avec tous les invités du festival, dans un restaurant de Taksim. J'y avait mangé une fois un hamburger dont je me souviendrais jusque dans ma tombe, ainsi que mon porte monnaie, ce soir les apéritifs à se rouler par terre était gratuits, merci Groupama. (Ce n'est ni une blague ni un sponsor mais une réalité capitaliste). Rencontre avec le co directeur du festival qui après avoir vécu dix sept ans à Paris reviens vivre à Istanbul, ainsi que quelques français de derrière les caméras. J'ajouterais certains passages de nos conversations à mon mémoire de cette année, ainsi qu'à mon argumentation pour un éventuel coming back en terre Byzantine d'après étude.
 

Les trois merveilleux sont partis, pour de bon cette fois, Paris et Berlin sont bien trop loin. Un air de début de fin sonnait dans nos au revoir, car un revoir pas si lointain finalement. Alors les vraies questions se posent et tous va de plus en plus en plus vite. Je ne pourais pas me passer de l'Europe pour finir mes études, c'est certains. Mais toute cette folle énergie, l'accessibilité de tant de choses, et cette fraicheur si facile à capter sera t-elle la même en Europe...



Bahar m'envoie un mail pour le prochain cour de danse, il y avait des navires de guerre sur le Bosphore ce matin, tous drapeaux dehors, les mouettes rentrent dans la ville pour manger de la viande dans les poubelles et il n'y a plus de saisons. Le muezzin sait se faire entendre, comme ce soir oû Del et Gaby nous ont emmenés sur les toits d'un parking près du pont Galata. Gaby à déroulé par terre son tapis fraichement acheté au bazar, on à sorti les bières et il a commencé, à cinq mètres de nous un minaret. Peut-être qu'à ce moment précis on étais ceux qui avons savouré le plus, même Oyro et Ilker se sont laissé surprendre. Et les bières à la mains vue sur le bosphore, sans comprendre un mot de ce que cet homme pouvait bien raconter, sans même avoir la moindre envie de le savoir.

lundi 28 mars 2011

188 à 194


Je me demandais ce matin à partir de quel âge les filles pouvaient mettre le voile intégral, celui qui entoure le visage, couvre le menton.

Il y a souvent un troupeau de policiers armés jusqu'aux dents pour protéger le consulat français.

Un grand soleil de Berlin et Paris à déposé dans notre appart Delphine, Thomas, Adina et Gaby. La communication est donc franco-turco-germano-anglophone et donne lieu à de chouettes inventions langagières.
Nous nous sommes retrouvés un soir à Peyote, bar à concerts en tout genres. Il y avait dans la salle vingt personnes à tout craquer, et un groupe sur scène. Deux nanas, la chanteuse et la bassiste en bustier et minijupe perchées sur hauts talons. La guitariste me faisait penser à Antony sans ses Johnsons, mais il s'est avéré être une femme; le batteur était tout ce qu'on attendait d'un bon bassiste de rock alternatif. Surprise pour Del qui découvre très rapidement que la bassiste et la guitariste jouent joyeusement dans le vide (fantasment volontiers avec le playback, les doigts précisent le décalage des accords placés de haut en bas des cordes de l'instrument), phrase entre parenthèse de Delphine; et que le petit mac book pro derrière fait la moitié du travail. Peu importe la chanteuse est top. Aseton, ils ont un myspace plein de photos tout ce qu'il y a de plus à la mode en Turquie.
Dans le public un couple titubant, le videur dans leur ombre, si jamais ils tombent. Trois hommes grands et chapeautés comme des intellectuels européens qui hurlaient les paroles de chaque chansons. Adina pense que c'était juste les parents.

Vendredi soir le soleil s'est couché à Kadiköy, aux bord de l'eau. La gare brûlée d'Haydarpasa faisait un spectacle de lumières avec ses fenêtres. Avec Oyro qui dansait dans l'absence de musique sur les rochers, il y a eu comme un  moment à garder.

Silivri ce week end, je me suis baigné pendant deux heures jusqu'aux genoux, on a fait des concours de coups de soleils et de la cuisine jusqu'à exploser. La pluie nous aura surpris en redescendant des montagnes de ruines.

Aujourd'hui j'avais envie de mettre une jupe, alors je suis allée chez Müge avec ma jupe et mon courage printanier. Il y avait un couple, frère et soeur je pense. Elle avait un voile intégral et treize ans pas plus. Un échange de regard indéfinissable. Je ne pourrais affirmer la haine, le mépris, l'incompréhension, l'amusement. Je pourrais juste confirmer la présence de ce mur entre nous, sûrement mes lunettes de soleils et ce voile noir qu'elle portait, et par delà ce mur le vide.

lundi 21 mars 2011

181 à 187

Il y a eu un été de deux jours, Muguet en à profité pour faire du roller près des bateaux, en essayant de s'enfuir entre les canons de l'empire ottoman. Elle est rose et facile à repérer.

Murakami Ryu est traduit en Turc, youpi.

La tension était palpable à Taksim ce week end. Pour commencer il y avait la fête Kurde pour accueillir le printemps,qui donne lieux à de nombreux affrontements avec les policiers. En même temps un match de foot super important, j'ai nommé l'éternel affrontement entre Galatasaray et Fenerbahçe.
Pour terminer ce festival de nervosité, un centre commercial énorme à ouvert en plein milieux d'Istiklal six étage de bonheur consumériste. Le niveau de la rue n'est que le milieu de ce monstre, qui creuse la terre autant qu'il est haut.

Mercan Dede, fabuleux Dj chef d'orchestre à fait un concert devant le lycée Galatasaray samedi soir, il y a eu l'apparition d'une danseuse Sufi, dansant à la manière des derviches, en tournant sur elle même. Apparemment très rare de voir une femme danser comme ça. La pluie est tombée, il y avait des gamins sentant la colle à trois kilomètres, des supporter de foot encore saouls de la veille, des vieux silencieux et immobile, quelques touristes courageux, très peu de filles. Ceza la star du rap Turque à enchainé, l'excitation étant à son comble on a fuit la foule avec un Oyro dansant comme un fou. Il m'a expliqué à quel point le foot est politique et social en Turquie. Par exemple les supporter de Besiktas s'appelent les "çarsi", ce qui veut dire "marché", et c'est aussi le nom du centre de Besiktas. Le "a" de çarsi est le même que celui d'anarchie, et chaque fois qu'on les entend hurler dans la rue c'est pour dire qu'ils sont contre beaucoup de choses, en gros presque tout (un peu comme le Schtroumpf grognon en fait). Les supporters de Fenerbahçe ont droit à des radiateurs et des écrans pour mieux regarder le match.
http://www.rfi.fr/contenu/20100513-football-trois-couleurs-istanbul
Ce site en parle bien.

Bientôt avril; difficile d'y croire.

Des manifestant allument des bougies pour le Japon, en écrivant sur des pancartes qu'Istanbul va bientôt y passer. Le gouvernement creuse la terre, beaucoup trop. Le nouveau métro est une question de survie pour la plupart des stambouliottes, mais ça risque d'empirer beaucoup de choses pour le tremblement de terre prévu d'ici peu. Des chercheurs et spécialistes manifestent eux aussi, en leur priant de tout arrêter.

La France en Libye, je n'arrive pas à partager mes sentiments à ce sujet avec qui que ce soit. La guerre est là, tout autour depuis trop longtemps pour que ce genre d'événement les affectent vraiment.


lundi 14 mars 2011

177/180

İls se sont rencontrés en jouant au scrabble sur internet, ont commencé a s'appeller "mon amour " sur le chat, avant même de se voir, il savait qu'elle était ce genre de femme puissante qui contrôle le monde autour d'elle, qui aime les belles choses et se faire servir. İl savait qu'elle était comme lui.
Les serveurs et musiciens passent, une fois leurs dos tournés il raconte a cette femme et son amie qu'il est ici pour s'amuser, et que le boulot de tout ces gens c'est de répondre a ses ordres, il les paye pour ça. İl achete un bouquet de fleur blanche a la gitane au cheveux blond, celle qui danse en marchant dans les rues de Beşiktas.
İl raconte que sa femme refuse de boire dans le même verre que sa propre mère, ça le dégoute.

Lundi soir, nos voisins au restaurant





Le soleil est revenu, en montant dans la voiture a midi dimanche, la radio allumée chantait "what a wonderful world". Ben tiens.
Direction Beykoz, loin loin apres Kadikoy et l'usine abandonnée, pres de Sisli. On dirai un village, des maisons s'entassent entourées par la mer et les montagnes, le port poissonne.
En suivant le chemin au milieu du cimetiere on atteind le chateau en ruine, tout en haut. Un cheval et des mouettes dans un champ, des bateaux entre les voitures garées dans les rues.

Du chateau on voit la terre s'ouvrir sur la Mer Noire, des bateaux gigantesques se dirigent vers l'horizon qui disparaît.
 Le silence.

jeudi 10 mars 2011

171/176


Oyro.

Nouvelle du jour: Blogspot est censuré... Me voila fraudant les lois Turques en essayant de passer par des serveurs qui ont dix ans de retard, je n'ai pas encore trouvé le moyens de publier mes photos avec cette version.

Dimanche dernier, escapade a Edirne, a la frontière de la Bulgarie et de la Grèce. Je viens d'apprendre que ses habitants s'appellent les Andrinopolitains, merci Wikipédia. Elle est traversé par un fleuve, la Maritza. Les maisons sont petites, en bois souvent, les rues parfois minuscules. Nous avons repéré un endroit pour boire du Raki la prochaine fois. De dehors, on dirai une mosquée, c'est la salle de repos d'un grand hammam qui fait aussi restaurant. En France, quand on veut remplir son verre en régions marécageuses et proches de l'océan, on peut dire "il y a marée basse". İci on dit "on est pas dans une mosquée". En parlant de Mosquée, j'y ai enfin mis les pieds, "Selim" construite par Mimarsinan. J'aime surtout les grand morceau de cuir épais qui ferment les entrées.

Sur le retour, nouvelle expédition dans l'usine a chaussures, celle qui servira de plateau de tournage a Kazım.
Avant de prendre le bateau pour Kadiköy il y avait le temps de boire un thé, dans une de ses milliards de grandes tentes en plastiques installées partout quand le froid est la. Des fois on peut jouer au backgammon.
İl y avait du vent qui faisait claquer des lanières en plastiques sur le plastique des toiles, claquer les toiles sur du contreplaqué qui tenait les toiles au sol et isolent un peu, et ce vent s'engouffre en sifflant dans des ouvertures invisibles. Le soleil perçait parfois comme dans une serre, la mer au bord et les vagues.

İl neige neige neige.

Hier la petite troupe du tournage du film "Film" (oui le titre...) tourné au début de l'année dans les petites rues de Taksim s'est enfin retrouvée. Avec dans l'équipe Kazım, Ceren, Özgür (ça veut dire liberté, je l'ai jamais dit je crois)İlker, Mert et j'en passe des Turques a boucle d'oreilles pleins de projets fous remplis de fraicheur inculte dont je ne citerai pas les noms, la célébrité les attend malgré tout.
L'occasion était belle, le film sera projeté lors du festival de film d'İstanbul. İls étaient triste de ne pas faire partie de la compétition, mais en voyant les grands noms qui en font partie on se rassure vite.

Le Cocktail pour l'annonce officielle a eu lieu au Pera palace,rien que pour le lieu je me suis invitée. L'endroit est extraordinaire, construit par Alexandre Vallaury en 1892 pour les voyageurs de l'orient express, Agatha Christie y a écrit "le crime de l'Orient-Express". La liste des personnalité y ayant séjourné est longue et on me taxerai de fétichisme, mais j'ai tout de même envie d'écrire: Mata Hari, Joséphine Baker, Greta Garbo. J'espère avoir croisé leurs fantômes.

Je ne sais pas qui était la bas, beaucoup de français c'est certains, et ça sentait un peut le "quelle actrice je pourrai bien mettre dans mon film ou dans mon lit". J'exagère, comme souvent.

Domino Montaigne, notre bien aimé chat et coloc, s'est mise a sauter sur les murs, les portes. Je crois que la gravité est différente pour elle, ou bien elle voit des choses que nous ne voyons pas.

Un peu de poésie dans ce monde de brute, allez voir la derniere vidéo de Mickaël, pleine de toits d'oiseaux et de soleil quı s'en va (heureusement que c'est pas la bo de "in the mood for love" dessus sinon on aurait pu rire).

Monsieur Kazım Can.

vendredi 4 mars 2011

163/170


Les vent froid et la pluie sont repartis avec les quatre fantastiques, je prie pour qu'ils leur foutent la paix lors du changement a Francfort.
Je crois que le passage en terre lointaine leur aura fait du bien, et a moi aussi. Pouvoir parler français tout en mangeant du saucisson et chanter du Jeanne Moreau est un certains luxe.

Les guides touristiques français pour la Turquie sont d'extraordinaires recueil de blagues pour tous les Turques a qui l'on a traduit certains passages. La meilleure blague reste celle du " il y a des combats de chameaux dans toute la Turquie".
  On aura aussi appris qu'a Sulthanamet toutes les femmes étaient voilées, qu'il ne fallait pas se moucher, se tenir la main ou s'embrasser dans la rue. Quand on voit le nombre de personnes qui vendent des mouchoirs dans la rue je suis obligé de me demander "m'aurait-on mentis sur l'utilité dudit objet?"
  İl suffit d'aller jeter un œil dans la partie concernant les auteurs de ces guides pour comprendre: Aucun Turc n'a participé a la rédaction de ces recueils a bêtises, seulement des Occidentaux ayant plus ou moins voyagé en ces lieux, ou ayant étudié un jour quelque chose concernant ce pays.

Le temps sera passé au triple galop, entre les cours, Muguet en vacances qui du coup viens avec moi a la fac, les plus ou moins visites. On aura même réussi a rater un festival de cinéma indépendant qu'on attendait impatiemment.

Sur l'affiche il y un escargot en gros gros plan, derrière on aperçois une rue et des vieux biens moustachus assis. C'est la simple illustration de l'expression "vendre un escargot dans une rue musulmane", "ce qui veut juste dire "faire des choses extrême et osées, comme jouer du heavy métal dans les rues de Kücükbakkalköy" dixit İlker.


  Les mouettes descendent dans les ruelles de beşiktas, voler de la nourriture aux chats. Une fois sorties de leurs décor mer-bateau-ciel elles sont deux fois plus impressionnantes, certaines personnes se planquent en les voyant se poser sur les toits des voitures garées.

Muguet a des chaussures avec des roues dans la semelle, qu'elle peut sortir ou non. A la fac elle a décidé que ce serai chouette d'essayer le carrelage de la cafétéria, la voila donc accroché a mon manteau hurlant de rire et moi la tirant parce que les roulettes sont nulles. je trouvais qu'on me regardais déjà suffisamment depuis que Jana a quitté les lieux.

Aujourd'hui balade a Nişantaşi, quartier richissime tout près de Beşiktas, la ou Kazım et İlker ont leur nouveau bureau (seulement le quatrième en quatre mois...) Cette fois c'est pour la réadaptation de "Grumpy old men", les choses se présentent bien. Sur le chemin , une rue laisse place a un genre de petit flanc de colline, ou s'amoncellent des maisons de bois et de cartons a la manière de Caracas, avec une mini décharge mais avec de belles voitures biens chère dans les garages de bric et de broc. En haut se dressent des immeubles.
Les rues sont blanches et Prada, Louis vuitton et j'en passent me rapellent Rivoli. Seul détail révélateur, il y a bien la queue devant le vendeur de Simit et une femme a douze mille euros fait faire briller ses chaussures par un shoeshine man.



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jeudi 24 février 2011

155 à 162

Un vent glacial et la pluie ont déposés sur notre palier un troupeau de Dijonnais pleins d'énergie, d'appareils photo et d'envie d'ailleurs. Dans leurs bagages du comté et du saucisson.
Ils sont de mauvais touristes, tout ce qu'ils ont trouvé à acheter à Sulthanamet ce sont des boxers et chaussettes pour Thibault, et des boutons pour Margot et Elsa.

Ce week-end c'était le mariage. Un clavieriste-chanteur, un batteur fatigué, des tables blanches avec des paillettes, des tonnes de maquillage, l'eau il fallait l'acheter, Céline Dion dans les oreilles ou de la musique traditionnelle turques version éléctronique.

J'ai joué le jeu du passage obligé chez le coiffeur maquilleur, comme toutes les autres filles qui payent des sommes monstrueuses pour se mettre des faux cheveux et faux cils, pour ne rester parfois qu'une heure, sans aucun plaisir apparent.


Il y a une danse réservée aux hommes, seul moment de grâce à mes yeux; ils tournent sur eux même, se tiennent en cercle par les épaules. Les filles dont les pieds les démangent trop les rejoignent, mais ça ne fait pas le même effet.

Dimanche à Silivri, retour en bus, l'arrêt est au bord de l'autoroute, il faut attraper le bus au passage comme dans un film d'action.



Istanbul sous la pluie, ou la trêve avant les touristes printaniers. Les rues de Sulthanamet sont vides.

A besiktas, il y a un parc a traverser avant d'escalader trois fabuleuses volées d'escaliers jusqu'à la maison. Dans le parc il y a cinq chiens.
Un Gros qui se gratte l'oreille et qui reste à nos côtés, en grognant sur les autres passant qui s'approchent trop près.
Un qui ressemble comme deux gouttes de pluie aux chiens de bergers Turques, magnifique et puissant. Il galope devant tout le monde et après les voitures en hurlant, et prend encore plus son pied quand c'est des motos qui passent.
Un autre à un regard de chat, il est gris et cours comme un dératé, les autres suivent le mouvement.

Ils nous raccompagnent chaque soir du parc jusqu'à la maison.

A Pera une exposition; Frida Khalo et Diego Rivera, puis la Russie pré communiste. La deuxième partie était vraiment chouette.

A Kadiköy Oyro à rencontré un monsieur qui leur a vendu à lui Kazim et Ilker trois sacs immenses remplis de fringues et de chaussures pour dix euros, ça fera l'affaire pour le tournage du film post-apocalyptique de Kazim.

Oyro organise tous les dimanches une marche, puis un pic-nic autour de jeux de cartes à Kadiköy. Il en a marre de voir que les gens ne se rassemblent que pour gueuler.

Steph m'a ramené trois livres de Murakami Ryû, ces livres font faire des cauchemars mais ont un étrange pouvoir addictif. Je suis presque à la fin du premier: "la guerre commence au-delà de la mer"...
Ma question est la suivant : De quel côté?








mercredi 16 février 2011

154

Le creux de ma main gauche est ocre.

Lever sept heure, un froid de mouette, direction la fac pour un premier cours de sérigraphie. Après avoir errer une heure parmis des bouquins d'art le prof me répétant cinquante fois que si je veux je suis pas obligée de rester, je peux partir, on commence la semaine prochaine. Ilker me téléphone, il neige à Yeditepe, dans les montagnes d'Istanbul.

Ok je m'en vais, pour Kadiköy. Un petit détour par Moda, la rue face à la mer, avec les arbres au bord. Deux vieux, deux bières, un banc; des échecs en silence.
Les oiseaux en grand meeting, étourneaux moineaux font un concert éclatant dans les arbres, le soleil montre son nez.

Retour à Besiktas, le féerie se colle à un autre amarré pour que l'on rejoigne la terre ferme.

Müge fait des photos de ses Barbies, avec des mises en scènes dignes de Dallas, et m'apprend qu'une trompette "c'est quand on fait un exercice et que c'est faux."








Ce soir c'était kina, sans le point sur le i. Henné aurait-on dit en français. Dans la banlieue de la ville, dans un genre de petite salle de fête affreuse. Un femme de la famille d'Ilker se marie samedi, ce soir c'était juste une histoire de femme et de musique, surtout de danse. Seuls hommes autorisés : les musiciens et le cameraman. J'ai mis une heure à comprendre le rythme, les danses en groupe me rappellent les stage de danse Renaissance à l'école de musique d'Auxerre. (Oui j'ai fait ça un jour, j'avais treize ans et j'étais pleine d'innocence et de curiosité).
Il n'y a pas de nourriture, on s'assied tous autour de grandes tables. Dans la soirée des femmes passent avec des caisses en carton, pour donner à chacune un gâteau industriel et un petit jus de fruit. Le chanteur semble employé des lieux, comme le cameraman.






La mariée et ses plus proches ont changé cinq fois de robe en trois heure, après les paillettes rouges place à celle en pseudo-satin, puis une pleine de motifs compliqués et rétros, puis un costume traditionnel pour terminer en vraie beauté, et enfin la cérémonie du kina. Tout le monde chantait autour de la mariée qui avait un voile rouge lui couvrant le visage. Elle était par terre avec un plateau de bougie et de henné, je n'ai rien vu ni compris mais on à mit du henné dans le creux de ma main gauche, et aux autres filles aussi.

J'ai le creux de la main ocre.

mardi 15 février 2011

149 à 153

Vu par Kazim, des chiens prendre le métro tous les matins, pour aller manger des hot dogs que les gens jettent, effrayés par les chiens, puis prendre le métro retour.

Entendu par Ilker à l'école Pierre Loti, un petit garçon, 8ans à peine dire à une petite fille en turque: "et bien maintenant parlons un peu de la réalité".

Vu par Kazim, quand il avait douze ans, toutes les filles de l'école marchant main dans la main pendant des semaines après avoir regardé "Mulholland drive" en cour.

Entendu par Ilker "You are wonderful tonight" d'Eric Clapton pendant trois ans, tous les vendredi en cour d'anglais. Faites le compte...



Bahar Sarah qui danse avec Baba Zula, à Babylon. Il y a deux autres danseuses, l'une est pailletée et l'autre ouvre la bouche trop grand trop souvent. Bahar ressemble à un lionceau, puis à un serpent, puis dans sa robe digne du seigneur des anneaux version Merlin l'Enchanteur elle tente d'entrer en transe en faisant du "hair bang" dans le coin de la scène. Tout le monde à les yeux rivés sur elle, la transparence des autres tenues des autres n'ont plus aucune prise, sa puissance extraordinaire captive.

Le rythme dont je ne me souviens plus du nom m'aura retourné, j'ai cru comprendre qu'on disais de ce rythme qu'il était celui du flux sanguins des habitants d'un bled de la mer noir. Seuls le tambour et le guitariste (c'est pas une guitare mais un baglama). Si ça se trouve je dis n'importe quoi encore une fois, je reconfirmerais ça dès que mon Mert de musicien montre son nez. ( Et son tee shirt qui brille dans le noir...)

Re week end à Silivri, barbecue dans le jardin, ballade immense dans les montagnes devant la mer. Il y a les ruines de quelques maisons à flanc de falaise, le sol se dérobe sous nos pied, mauvaise idée pour le lotissement. Il reste donc quelques murs qui de loin font très monument historique, et de près, gros raté de promoteur.



Rentrée à Isik, Jana me raconte qu'à Mimarsinan niveau organisation c'est encore pire. Elle doit trouver dans la fac les profs des cours qui l'intéressent pour leur demander si elle peut suivre leurs cours. Certains refusent, n'ayant pas envie d'avoir des erasmus dans leur classe.

En cours de céramique on bois des litres de thé en mangeant des simits.
J'ai toujours pour projet d'adopter la prof pour en faire ma grand mère, sa main parfois dans mon dos me bouleverse.

Müge, (parce qu'on l'écris comme ça en Turque), huit ans, enfile son manteau rose, avec sa robe rose et ses collants roses. Elle mets ses rollers roses, des genouillères et coudières roses, puis son casque rose. Elle m'emmène dans la cour jouer un remix de 'Raiponce', je joue le méchant père qui refuse qu'elle ai un amoureux.

Les vitres des voitures sont teintées, quand elles appartiennent à des filles surtout.