lundi 25 avril 2011

217 à 223

 
Avant que Mère ne s'envole pour les Marais Salants, nous sommes allés dans un restaurant du Bazaar à poisson près d'Istiklal. Les musiciens étaient extraordinaires, tout un groupe avec kanun, (indescriptible, c'est un morceau de bois comme un trapèze plein de cordes qui me semble être l'instrument le plus compliqué de la terre), violon, percussion et clarinette; père et fils.

Clarinette fils joue pour une des premières fois devant le groupe, au lieu de derrière caché. Il est stressé, tout les serveurs sont comme des vigiles, attentifs et immobiles. Un des musicien le film avec son portable, grand moment durant lequel il marche dans les doigts de son père; dixit maman à peu de choses près, qui n'a pas pu s'empêcher de s'installer à côté du kanun, le voir jouer est impressionant et d'autant plus incompréhensible.


Il y avait deux petits gitans qui partageait le même sweat dans la rue, de derrière ça faisait un petit être humain large à quatre jambes.

La voisine du dessus, pas celle du dessous qui essaye de tuer son bébé chaque nuit en lui hurlant dessus, s'est mariée. On a eu droit à un Kina, la cérémonie réservée au femmes. Elles ont dansé comme des folles pendant trois heure, Jana avait peur que le plafond nous tombe sur la tête. La folle d'en dessous est allée les voir histoire d'hurler un coup sur quelqu'un d'autre, on à juste entendu des insultes bien senties et les danses ont repris de plus belle. Non mais c'est vrai ça devrait être interdis de se marier,c'est bien trop bruyant.

Des cocktails molotovs ont été jetés dans un bus par des extrémistes kurdes, pas de morts.
En 1982, lors du coup d'état, l'armée entrait dans les maisons, et le simple fait d'avoir un livre Allemand ou Russe, si l'on faisait partie ne serait-ce que d'une association, était suffisant pour être considéré comme communiste ou faschiste avant d'être envoyés en prison et torturés. Beaucoup de gens ont pris peur et ont jeté tous leurs livre dans la cheminée en flamme, Ilker à grandi dans une maison sans livres, Özgür s'est fait traîter d'enemi public lorsqu'il lisait des livres de la mythologie grecque à l'armée, étudiant le théatre.
Oyro se promène souvent avec un Bukowsky dans les mains, que tout soit clair.

Hier dîner avec Ilker, Géraldine et François, dernière visite familiale avant le grand retour. Poisson Raki à Besiktas, et trois kilos de Mezze. Après leur départ nous avons rejoins par hasard un groupe autour d'un feu à même la rue, presque dix hommes et une fille en collant résille. Du thé et des sandwichs à tout va, et spectacle étonnant de cette jeune femme en pleine confession générale sur son statut de consommatrice et citoyenne irresponsable, ne vivant que pour elle. Elle vient tout les soir nous diront-ils plus tard. Encore un groupe de chiens avec nous autour du feu, qui ont coursé le taxi qui nous ramenait à la maison.

Un homme marchait dans la rue à Taksim, immense Istiklal sans fin, boyau humain. Il a sorti un flingue, et tiré quelques coups en l'air, avant d'hurler aux passants qu'il fallait que la nouvelle génération se réveille et fasse quelque chose. en posant son arme au sol, il a dit "je suis de gauche, je suis le peuple", puis à croisé ses mains derrière la tête en attendant qu'on l'arrête.
Le 20 avril 2011 à Istanbul.

"Monsieur le président, je vous écris cette lettre, que vous lirez peut-être, quand vous aurez le temps (...)"

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