dimanche 22 mai 2011

245 à 250

 
  Le tournage du film de Kazim a commencé. La première scène se passe à Kadiköy, des soldats un peu saouls font la fête, et provoquent un balayeur. J'avais pas vraiment réalisé avant le tournage que ça pouvait être si compliqué. Trois fois des policiers se sont arrêtés pour vérifier que nous n'insultions pas les militaires turques. Etant donné que toutes les insignes avaient été retirés des uniformes nous n'étions pas en tort, mais ça n'a pas été l'avis d'un passant qui s'est avéré être un vrai militaire. Il ressemblait un peu à Rambo, et comme il avait un tic nerveux aux yeux, Kazim pensait qu'il faisait des clins d'oeil pour montrer qu'il rigolait. Alors Kazim a vraiment rigolé mais ce n'était pas une blague, et sans le tact d'Oyro et l'aide d'une femme qui hurlait plus fort que Rambo ça aurait pu tourner vinaigre. Une camionette de bleu est arrivé, ils nous ont posés deux trois questions et nous on fichu la paix, Rambo aux yeux enervé est parti plus loin, encore plus enervé, les passants se sont dispersé. Plus tard, un jeune homme nous demande ce que le drapeau Turque fait par terre parmis les confettis, alors que je tentait un peu rapproché. A part lui dire "ben tu vois bien" on a pas sû quoi faire alors il a pris le drapeau (de 5 cm sur 10) et s'en est allé. Kazim est depuis en contact avec deux avocats pour savoir quels sont les risques de mettre en scène de cette manière tous ces symboles, car si le fait de filmer des restes d'une fête par terre est une insulte pour un étudiant, on se demande ce qu'il en sera pour les plus puissants.

  Il y a une scène dans laquelle Ceren, bien aimée de Kazim, doit cligner de l'oeil coquinement devant les trois garçons éméchés. Tout les hommes de Kadiköy s'en souviennent.

On a entre temps perdu le caméraman. Quand les yeux disent à la technique qu'ils ne savent rien de technique et que la technique lui dit "je vais t'apprendre" mais ne le fais pas, et se prend pour les yeux, ça donne des cadrages de pub pour téléphone turque, au mieux un épisode de série télé.
Alors on a dit merci au revoir à la technique, on s'en sortira avec ce que l'on sait même si c'est pauvre, la cohésion de la petite équipe de tournage étant plus importante.
Un jour moi aussi je saurait me servir d'un 5D comme d'un kodak jetable...

Samedi nous sommes partis en direction de Yedikule, pour visiter et commencer à se mettre d'accord sur certains plans du film dans des batiments abandonnées. Pour y acceder il faut prendre le train à Sirkeci et arrivé là bas, courir sur les rails et prendre un chemin de verdure entouré de grillage et de barbelés. Le chef de gare nous demande juste oû nous allons, et le tout est réglé. Portes close hélas, il nous faudra plus de paperasse officielle.

Aujourd'hui Beykoz, les fameuses usines à chaussures abandonnées. Depuis la dernière fois, beaucoup de bâtiments ont étés détruit, un hôtel va bientôt être construit. En nous disant ces mots le gardien de l'entrée explique qu'il en a marre de la rive occientale, de la mer, et qu'il part vivre à la montagne quand tout sera détruit.


  Parfois les perruches et autres petites choses volantes et colorées s'échappent de leurs cages.

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