mercredi 27 octobre 2010

36 à 41



Le temps passe vite, j'ai l'impression de me laisser emporter doucement par le flot des foules et de la vie quotidienne, j'aimerai m'ennuyer un peu juste histoire de me souvenir.

Le nouvel appartement est un nid, immense certes mais j'ai plus envie d'y rester et trainer en pyjama que dans l'autre, il y a toujours de la musique, un Mert (qui ne s'appelle pas Merk et qu'on surnomme Azer) en train de chanter les Beatles en passant l'aspi, un Ilker déballant douze idées de projets par secondes ou une Jana qui s'installe aussi. Elle a dit ce matin  "I'm in the mood of hanging around in a blanket", ça résume bien l'envie de ces jours de pluie.

Au lieu de ça on à visité un peu Bostanci, le quartier le plus chic d'Istanbul pas très loin de l'apart. On dirait un village vacances, ça rappelle la fac. Mais j'ai pu m'acheter du fromage, du jambon et de la vraie moutarde dans une boutique import export, entre un magazin rolex et Gucci. Il fallait voir ce Chihuahua en blouson de fourure dans les bras d'une jeune fille... je ne rigole pas.

Après demain commence la fête nationale, vive la république, vive Ataturk. Peu après ce sera kurban bayrami, on va voir des sacrifices partout dans la rue, des moutons surtout. C'était ça ou le fils d'Ibrahim.

Il y a un élève de la classe qui ne parle pas un mot anglais, mais on à trouvé un moyen silencieux de communiquer, il me montre tout le temps ce que je dois faire quand je me gourre en cour de gravure, c'est amusant ces conversations de gestes.

J'arrive enfin à formuler des phrases intelligibles et entières, et quand mon interlocuteur ne me fait pas répéter, c'est comme une petite victoire. Jana progresse bien plus vite que moi, je sais pas comment elle fait, je pense que simplement elle essaye tout le temps, et même quand ça marche pas c'est pas grave.

On est allé sur le tournage du film hier, et pour la première fois je suis allée sur le balcon de l'immeuble. Il doit faire cent mètres carrés au moins, avec les toits de Taksim tout autour, de vieux murs en bois parfois, des petits balcons un peu partout et puis les mouettes. L'équipe de tournage me faisait penser à une cour de récré, ils venaient de recevoir des explosifs pour faire comme si les garçons se faisait tirer dessus. Özgür était tout fou, en plus il fêtait ses 28 ans.
Puis le réalisateur nous à demandé à Jana et moi de jouer le rôle de deux filles dans la rue, et de hurler en Allemand et en Français sur les deux garçons qui nous agressent. Ce film n'a pas vraiment de scénario, ni vrai dialogue pré établi, et les acteurs sont un peu choisis au jour le jour. Lars von trier si tu nous entend... Sache que Dogma95 reste dans la tête de certains.
 Les maquilleuse du tournage y sont allés beaucoup trop fort, et heureusement il y a eu des problème avec les lumières qui ont annulé le tournage d'hier soir, comme ça on pourra s'esquiver avec Jana avant de jouer, sans risquer de ressembler à des filles de joie.

Au dernières nouvelles du café turc, il y aurait une ville en feu de l'autre côté d'un pont, trois personnes blanches, peut être des fantômes à mes côtés, et le pont est brisé mais je dois trouver un moyen de passer.

Ce soir Jana voulait ressembler à Jean Seberg, du coup on à dû trouver un coiffeur à kücükbakkalköy  (c'est le nom du quartier...), mais comme à Üsküdar ça reste assez vieillot, et à par des barbier il y a pas grand chose. Heureusement Ilker nous à accompagné, pour expliquer que c'était pas 5 cm en moins qu'elle voulait, mais 5 centimètres en tout. C'est après quatres tentatives que nous avons trouvé son bonheur. On ne demande pas à un coiffeur pour homme de couper les cheveux d'une jeune fille, c'est impossible.

Notre énervement vis à vis des autres étudiants de la fac se dissipe, car les regards se font moins curieux, plus aimables et parfois même un petit "merhaba" dans les couloirs.Ca devient plus léger.

Mon film avance doucement, on répète dès qu'on peu avec Ilker et Jana, ils jouent bien et j'ai hâte de commencer vraiment. Je ne sais pas encore quel titre choisir, je pensais à Gastarbeiter, en référence à cette appelation faussée qu'on donne au turcs habitant en Allemagne, qui sont venus travailler après la guerre. Jana pense que c'est dangereux, il faut que je me renseigne plus sur l'histoire de ce mot.

J'essaye de me tenir au courant sur l'actualité en France, mais ça me déprime deux fois plus depuis que je n'y suis plus, c'est étrange. C'est peut-être simplement le fait que les nouvelles par définitions sont négatives, et c'est désormais le seul point de vue à ma portée.

Et une pensée pour Vassili...

m.

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